‘’Le travail des enfants est un vrai problème en Mauritanie qui touche particulièrement les enfants qui font face à une grande pauvreté et les enfants en dehors du système scolaire.
Plus d’un tiers des enfants travailleurs sont des filles’’, a affirmé Mme Lalla Fall, cheffe de programmes à l’ONG Maurisanté, lors d’un briefing, mercredi 9 juin, à l’intention des journalistes, à l’occasion de Journée mondiale contre le travail des enfants dont le thème de cette Année est :¨Agir maintenant: mettre fin au travail des enfants¨.
Qualifiant la situation d’alarmante en Mauritanie, Mme Fall a estimé que 37,6% des enfants âgés de 5 à 17 ans en Mauritanie travaillent comme bergers, paysans, aides garagistes, domestiques, charretiers.
‘’Cette situation alarmante a conduit les autorités à ratifier les principales conventions de l’OIT contre le travail des enfants tout en mettant en œuvre un arsenal juridique et institutionnel conséquent’’. Contexte sanitaire (Covid-19) oblige, Mme Fall a appelé à la protection des enfants contre le travail, maintenant plus que jamais.
Selon elle, la pandémie de COVID-19 et ses chocs socio-économiques ont des conséquences énormes sur la vie et les moyens de subsistance des populations. Malheureusement, les enfants sont souvent les premiers à en souffrir.
La conférencière a évoqué ‘’toutes les formes d’esclavage ou pratiques similaires à l’esclavage, telles que la vente et la traite d’enfants, la servitude pour dettes, le servage et le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire d’enfants pour les utiliser dans les conflits armés; l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques’’.
L’Afrique figure au premier rang des régions à la fois en termes de prévalence (soit 1/5) et de nombre absolu (72 millions) d’enfants astreints au travail des enfants.
Un souffle d’espoir
L’OIT souhaite éliminer progressivement toute forme de travail des enfants, en faisant sa priorité des travaux dangereux pour les petits. Les stratégies pour y arriver mettent l’accent sur la réduction de la pauvreté, car les parents auxquels on offre un véritable choix préfèrent que leurs enfants ne travaillent pas pour subvenir à leurs besoins et vivent pleinement leur enfance.
L’OIT fait donc la promotion des opportunités de travail décent pour les parents et tente d’améliorer les installations scolaires pour favoriser l’accès à l’éducation.
De plus, l’OIT se bat pour faire respecter les lois déjà en place qui ont pour but de protéger les enfants contre le travail et l’exploitation mais qui sont parfois ignorées ou non appliquées.
Chaque enfant a droit à l’éducation, au jeu et à une réelle protection contre l’exploitation et le travail.
La place d’un enfant est à l’école, pas dans la rue où ils sont exposés à plusieurs formes de violences.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) est à l’origine de la Journée mondiale contre le travail des enfants, initiative lancée en 2002 pour mettre en lumière les nombreux abus subis par les enfants au travail.
L’objectif de cette journée, qui a lieu le 12 juin de chaque année, est d’aider à créer et à maintenir le mouvement mondial contre le travail des enfants. Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants se concentre sur l’action menée en 2021, Année internationale de l’élimination du travail des enfants.
En 2021, la communauté internationale est à mi-parcours: quatre ans se sont écoulés depuis la dernière Conférence mondiale sur le travail des enfants qui s’est tenue en Argentine; et il reste quatre ans pour atteindre la cible 8.7 des ODD qui vise à mettre fin au travail des enfants d’ici 2025.
Cette Journée mondiale sera l’occasion de promouvoir une «semaine d’action» autour du 12 juin. Le coup d’envoi en sera le lancement des nouvelles estimations mondiales du travail des enfants.
Les activités et initiatives prévues au cours de cette semaine seront l’occasion pour les partenaires de montrer les progrès accomplis dans la réalisation de leurs «promesses d’action 2021».
Source : Le Calame (Mauritanie)