C’est Saint Marc qui disait: » Que celui qui veut être grand parmi vous se fasse votre serviteur et celui qui voudra être le premier parmi vous se fera l’esclave des autres ».
Suite à l’obtention de son diplôme, Master en Développement et Sécurité de l’Institut THEMIIS international de Paris, obtenu le 29 Décembre 2020, l’idée m’est venue de faire un papier succinct sur ce valeureux officier, dont les belles et bonnes vertus citées par Saint Marc lui collent amplement.
L’homme est né et a grandi à Nouakchott notamment dans les Médinas, véritables lieux de brassage culturel de la belle époque, et dont les parents sont originaires de Moudjeria, confins sud du Tagant; Moudjeria est l’un des premiers postes administratifs que les colons français avaient installé dans cet espace devenu la future Mauritanie, poste qui avait bien alimenté des écrits de certains gouverneurs d’alors. Je cite : Gabriel Feral 1942-1944, dans son livre ma Demeure fut l’horizon publié pour la première fois sous le titre Le tambour des sables, et Christian Laigret 1944-1946 dans son livre, La naissance d’une nation : contribution à l’histoire de la République islamique de Mauritanie.
Cette présence française tôt dans cette contrée (Moudjeria), lui a conféré certes d’être l’un des premiers villages de liberté servant de refuge pour les fugitifs fuyant les braises de l’esclavage et c’est d’ailleurs ce sentiment de liberté vécu par les parents qui forgera plus tard la personnalité de l’homme devenu un vaillant officier dont la densité intellectuelle et l’élégance de la plume séduisent forcément les avides de la lecture et de la culture.
Après un Bac C brillamment décroché en 1986 au lycée national et par souci de bien vouloir servir sous le drapeau de son pays, Sidi Ould Bilal opta pour le concours d’officiers de la garde nationale, l’un des corps où ceux qui ont une ascendance Haratine, non seulement sont trop réduits mais aussi brillent le moins dans la hiérarchie; ce qu’il obtiendra haut la main.
Intégré dans le corps, il a eu à commander plusieurs groupements régionaux à l’intérieur du pays ( Atar, Brakna, Hodh Charghui, Guidimakha), il fut également Directeur des transmissions, Commandant adjoint de l’Ecole de la garde et plusieurs fois commandant des unités de maintien de l’ordre et de combats ). A ceci s’ajoutent plusieurs stages en France, Etats-Unis, Tunisie, Syrie, Sénégal, Côté d’ivoire etc…sanctionnés par plusieurs diplômes internationaux.
Ce brillant parcours et ce dévouement à la nation n’ont pas conféré à l’homme la place qui lui revient. Il continue malencontreusement à vivre les foudres de l’injustice l’astreignant dans une situation professionnelle précaire et ceci en dépit des services rendus des années durant à la nation.
Certainement, son souci de voir une Mauritanie juste et égalitaire où prévaut la dignité humaine en est une cause en plus de sa plume engagée au service de liberté courageusement traduite dans son livre: La Mauritanie, la racine, où l’auteur avec des arguments difficilement retournables avait décrit minutieusement la société mauritanienne.
Qu’il me soit permis ici, surtout en ces moments-ci, où il y a un esprit d’ouverture et de justices rendues, de demander à mettre fin à cette injustice qui frappe ce valeureux officier depuis la publication de son chef d’œuvre riche en informations, et qu’il soit promu par mesure de compensation au grade de Général, car non seulement il en a les qualités intellectuelles mais aussi cognitives.
A bon entendeur salut !
Maham Ould Youssouf