Daech en Mauritanie : un film documentaire sur l’extrémisme religieux en Mauritanie

Daech en Mauritanie : un film documentaire sur l'extrémisme religieux en Mauritanie La plateforme en ligne Nouakchott Post a diffusé ce jeudi 17 Septembre un film documentaire intitulé «Daech en Mauritanie», qui aborde la propagation de l’extrémisme religieux dans le pays et les évènements qui ont suivi l’article qui a conduit à la condamnation à la peine de mort du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mkhaitir, pour avoir blasphémé en 2014 le Prophète Paix et Salut sur Lui.
Le film est réalisé par Ahmed Maham, le même réalisateur du film produit auparavant «Cheikh Ponzi», qui met en lumière les transactions commerciales effectuées par le bureau immobilier de Cheikh Ridha Saaydi et posté sur YouTube en aout 2019, enregistrant un grand nombre de visiteurs.

Question : quel est l’objectif du film ?

Ahmed Maham : En dépit du suicide de Daesch en Syrie et en Irak, le monde doit connaitre la vérité qui se passe en Mauritanie.

L’ampleur de la propagation de l’idéologie de l’Etat islamique en Mauritanie a atteint un niveau terrifiant et l’organisation a réussi à s’infiltrer dans les dispositifs de l’Etat.

Question : Comment, alors que l’ancien président mauritanien avait officiellement déclaré que Daesh n’existe pas en Mauritanie?

A.M : ce n’est pas certain. L’ancien président de la République lui-même est impliqué dans l’essor de l’organisation, puisqu’il a autorisé des marches cacophoniques et permis aux extrémistes d’accéder aux médias publics.

Question : Dans la vidéo promotionnelle publiée sur Facebook, on voit le prédicateur salafiste Mohamed Salem Mejlissi. Cela signifie-t-il que le film tourne autour de ce personnage?

A.M : le film fait découvrir différentes personnalités responsables qui alimentent l’idéologie extrémiste en Mauritanie et qui mènent des campagnes d’apostasie et profèrent des menaces contre des défenseurs des droits de l’homme.

Question : Etant donné que tu es le réalisateur hier du film musical «Bidaya mina Nouakchott » (Le début depuis Nouakchott), avec l’actrice Leila Moulaye et aujourd’hui de ce spectacle, certains peuvent considérer tout cela comme la preuve de votre financement par des parties suspectes?

A.M : C’est faux. La seule partie suspecte à mon avis est l’Etat Islamique et les personnes influencées par son idéologie.

Etant donné que tu as évoqué le clip «Bidaya mina Nouakchott », notre arrestation et notre interrogatoire à l’époque à cause d’un clip vidéo est la plus grande preuve de la prise en otage de Daesch des dispositifs de sécurité en Mauritanie.

La vidéo est toujours interdite jusqu’à ce jour de la diffusion dans les chaines mauritaniennes.

Question : Comment, à votre avis, peut on faire front à ceux que tu qualifies de « Daesch Mauritanie »?

A.M : Il faut nécessairement diligenter des poursuites judiciaires internationales contre tous responsables, juges ou éléments de la sureté dont l’allégeance à cette organisation est prouvée ou qui ont contribué à promulguer des lois ou transgressé des droits garantis par les pactes internationaux, y compris la liberté d’opinion, la liberté de pensée, la liberté d’expression et la liberté de créativité intellectuelle, artistique et scientifique.

Les activistes et hommes de conscience vive dans le monde doivent également faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils suspendent toute aide accordée à la Mauritanie jusqu’à ce que des mesures soient prises pour mettre fin aux violations graves des droits de l’homme et pour abolir l’article 306 de la loi mauritanienne pour son incompatibilité avec les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme que la Mauritanie a ratifiée.

J’ai ajouté aussi une interprétation en anglais au film pour faciliter sa circulation sur YouTube à ceux qui ont par exemple l’intention, , de faire du tourisme ou d’investir en Mauritanie, afin qu’ils soient conscients de la gravité de la situation actuelle.

Edité par Medium

Traduit de l’Arabe par Cridem

 

Source : Medium