Babah Sidi Abdella : Aziz s’obstine désespérément à allumer des feux

Babah Sidi Abdella : Aziz s’obstine désespérément à allumer des feux D’abord, affirme Babah Sidi Abdella, diplomate et homme de média, l’entretien de l’ancien président avec France 24 ne s’adresse pas principalement au public mauritanien.

Indépendamment de la langue, d’un niveau en-deçà de la moyenne, l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz a adressé des reproches à la France, qui, selon lui, l’a abandonné et ne semble pas apprécier son rôle dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, un rôle auquel il a consacré l’essentiel de sa précédente sortie conférence de presse à partir, toujours, de son domicile.

Aziz a aussi fustigé l’ancien président malien Amadou Toumani Touré.

Deux, les attaques d’Aziz s’étendent également à ses alliés potentiels au golfe Arabique ou, du moins, ceux qu’il suppose tels et il reprend de nouveau son antienne sur les accusations du Qatar, sur les préparatifs à la création des conditions propices à son accusation de haute trahison dans l’histoire de la vente d’une île touristique.

Trois, Aziz fait allusion à ses anciens homologues dans la région qui, dit-il, lui avaient conseillé de prendre la voie du troisième mandat pour se maintenir au pouvoir, comme s’il voulait laisser entendre qu’il possède une influence régionale qu’il pourrait mobiliser en cas de besoin.

Il y a lieu de remarquer qu’Aziz a délibérément choisi de diffuser son entretien avec France 24 concomitamment à la visite du président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au Hodh El Gharbi, dans les des zones dévastées par les inondations dans l’est du pays, dans une tentative désespérée de réduire l’écho médiatique et l’impact politique d’une telle visite.

Avant que le président de la République, Ould Cheikh El Ghazouani s’informe de la situation des populations sinistrées sur le terrain, certains sites électroniques avaient diffusé des photos d’un camion transportant des aides présentées par Aziz aux habitants de Bassiknou, pour donner l’impression qu’il compte au nombre de ceux qui, par charité et altruisme, se font violence pour venir en aide aux autres, d’autant que ses comptes sont gelés et vit de l’aide!

Autre antienne qu’Aziz ne se lasse pas de répéter à qui veut l’entendre, c’est que «le président Ghazouani connaît bien la source de sa richesse». Comment s’adresser au président de la République, alors que le principal intéressé est en vie – que Dieu lui donne longue vie?

Le reste de la sortie médiatique d’Aziz est absurde et confus, comme la mention de certains membres de sa famille et le nombre total des personnes dont les noms ont été mentionnés dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire. Ce n’est qu’à l’ère des dynasties, de la corruption et du favoritisme que les noms des fils et des beaux-parents des présidents de la Républiques sont ébruités et leurs visages deviennent familiers et se trouvent au devant de la scène politique et au centre de la vie économique !

Lequel d’entre vous, par exemple, connaît un fils de Senghor, d’Abdou Diouf, de Boumediene ou de Bourguiba?

Aziz s’obstine désespérément à allumer des feux latéraux au moyen de flammèches tribales et régionalistes pour nous distraire de l’essentiel, de la grande bataille: la récupération de l’argent du peuple, notre argent, volé durant sa sinistre décennie.

Décidément, Mohamed Ould Abdel Aziz donne l’impression de vouloir récupérer de l’eau au moyen d’une écumoire.

Pathétique !

Par Babah Sidi Abdella

Traduction de Med Yahya Abdel Wedoud

 

Source : Babah Sidi Abdella