Sit in contre l’usage du monofilament des pêcheurs devant le MPEM

La guerre contre l’utilisation du monofilament dans l’exploitation des ressources halieutiques en Mauritanie fait rage. Revigorés, les pêcheurs, désormais regroupés dans un Front pour la défense de leurs collègues artisanaux, comptent accentuer la mobilisation et la sensibilisation autour de ce grave problème. Ce mercredi 9 septembre, ils ont tenu un sit in devant le ministère des pêches et de l’Economie maritime pour réclamer l’application de la réglementation contre l’usage du fil monofilament. Ils ont scandé’’non à l’utilisation du monofilament ‘’, ‘’non à la corruption’’, ‘’oui au développement’’, ‘’oui à la protection de nos ressources halieutiques ».
Mais, en dépit du travail, remarquable, effectué ces dernières semaines par les différentes brigades maritimes, les pêcheurs n’en continuent pas moins de sonner l’alarme contre l’utilisation de ce type de filet, ajoutant que l’Etat mauritanien doit renforcer les mesures contre sa vente même. Au micro du Calame, Abdel Karim Dièye, l’un des responsables du Front a fait part de la volonté des pêcheurs mauritaniens, «déterminés à accompagner leur gouvernement qui a interdit le fil de pêche monofilament dans la capture des espèces halieutiques. Malheureusement, cette prohibition s’est toujours limitée à de simples amendes contre les contrevenants. Nous appelons maintenant les pouvoirs publics, à donner un signal fort, en interdisant carrément son importation et sa vente, avec mise en place de contrôles, sévères, aux frontières du pays ».
« […] Personne, aujourd’hui, ne peut ignorer la dangerosité des monofilaments. Tous les pays, y compris la Mauritanie, interdisent leur utilisation. Et nous dénoncerons quiconque s’en servant. Nous avons tous pris conscience de ses méfaits. Les pêcheurs ont été sensibilisés, à travers plusieurs campagnes, sur leurs méfaits. Ils adhérent à cette initiative qui vise à sauvegarder nos eaux et préserver les ressources halieutiques pour les générations futures. La prise de conscience est totale. (…) Nous participons tous ensemble à la protection des eaux mauritaniennes. Nous sommes, ainsi, en position de synergie d’actions, entre le Front et la brigade maritime, pour protéger nos côtes », poursuit Dièye.
Mme Sawdatou Issa Diallo ‘’vendeuse’’ s’élève contre la rareté des captures et sollicite une ‘’ gestion participative’’ en associant tous les acteurs. Et un renforcement de la surveillance. ‘’Ce combat devra être mené par tout le monde Nous ne combattons personne pas et nous ne sommes pas contre les pêcheurs étrangers’’.
Pour Hussein Ould Mohamed Mbareck, pêcheur de son état, ‘’ il n’y a plus rien à pêcher. Le poisson de qualité (thiof, mérou) se fait de plus en plus rare voire inexistant, en raison du monofilament. C’est pour cela que nous demandons aux autorités de prendre les taureaux par les cornes pour résoudre cet épineux problème. Nous n’avons plus rien à pêcher. Nous ne travaillons plus. Et c’est trop compliqué’’.

10 septembre
Source: Le calame