Soixante-douze (72) heures après la nomination d’un nouveau Premier Ministre, un remaniement est intervenu dans le gouvernement mauritanien. Dimanche soir, la liste du nouvel exécutif a été rendue publique avec le départ de six ministres dont trois cités dans le rapport d’enquête parlementaire qui s’est penché sur les années au pouvoir de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pas de grands bouleversements au sein du gouvernement mauritanien du nouveau Premier Ministre Mohamed Ould Bilal. Le nombre de ministres est resté le même, vingt-deux (22). Les six départs ont en effet été compensés par six nouvelles entrées.
Mais il semble que les choix du Chef du gouvernement aient été quelque peu influencés par le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur les années de gestion de l’ancien président mauritanien. Sur les six ministres sortants, trois ont été épinglés dans un rapport de la Commission d’enquête précitée.
De nombreux ministres et personnalités proches de l’ancien dirigeant de Nouakchott ont été cités dans le rapport d’enquête. Ould Aziz a été nommément cité dans la gestion opaque des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État à Nouakchott, la liquidation d’une société publique qui assurait l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires, ou encore les activités d’une société chinoise de pêche, «Pully Hong Dong».
Autant le rapport d’enquête qui selon des sources judiciaires devrait aboutir à une instruction et même à une requalification des faits en «haute trahison» que le remaniement ministériel mettant à l’écart les hommes liges d’Ould Aziz, accentuent la scission entre l’actuel Chef d’Etat Cheikh El Ghazouani et celui dont il était l’ancien bras droit.
Le nouveau Premier ministre est issu de la communauté haratine (descendants d’esclaves de maîtres arabo-berbères dont ils partagent la culture).
Sachant que la société mauritanienne est toujours marquée par des disparités entre communautés arabo-berbère, haratine et afro-mauritanienne et est régulièrement pointée du doigt pour ses entraves à la liberté, la nomination de Mohamed Ould Bilal peut être considérée comme un pied de nez au précédent régime.
Boniface T.
Source : Afriquinfos