Encore et toujours !
La problématique fondamentale que posent ces thématiques est d’abord éminemment politique avant d’être linguistique.
La manière dont le pouvoir traite ces questions de langues révèle beaucoup de choses, précisément sa conception de l’identité culturelle et linguistique du pays, sa vision de notre ouverture sur le monde, son orientation et ses choix stratégiques en matière de coopération internationale.
Ne pas comprendre cela conduit à des positionnements
Au fond, il n’est pas question ici de préférence ni de choix d’une langue par rapport aux autres. Il s’agit de se projeter dans le temps long, à partir des réalités passées et présentes par rapport aux options politiques, culturelles et linguistiques développées dans le
pays depuis l’indépendance.
Et au bout de cette démarche, il s’agit de dégager la conduite politique à adopter, puis à adapter suivant les conjonctures, sans jamais perdre de vue la finalité en matière linguistique :
1) Officialiser les langues nationales et les rendre opérationnelles
2) L’ usage du français, au même titre que l’arabe, en tant que langue de travail…
Ces deux objectifs doivent être poursuivis simultanément. Vouloir les dissocier, ou réaliser l’un sans l’autre, c’est de la supercherie ; c’est un piège, que dissimule cette fausse volonté affichée avec tapage de promouvoir les langues nationales, dans lequel se jettent certains, joyeusement qui plus est.
Le charme de certains discours et l’attrait de certaines positions tonitruantes ou à l’emporte-pièce
Mais les bonnes intentions et la bonne foi, même là où celle-ci est indiscutable, n’ont jamais suffi à prémunir contre une injustice et une discrimination.
L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. Ne l’oublions pas.
Quand les vrais enjeux d’un combat politique ne sont pas appréhendés, et que les termes réels d’un débat ne sont pas clarifiés, on tombe, parfois sans même s’en rendre compte, dans de la figuration et dans des débats d’arrière-cour.
Faudrait-il encore en avoir conscience.
Autant dire qu’on est pas au bout de nos peines.
Alassane Harouna Boye
Source: Facebook