Le gouverneur du Guidimakha et l’Ambassadeur de l’Union Européenne en Mauritanie, Giacomo Durazzo, accompagné du conseiller technique principal du BIT, Federico Barroeta ont procédé, jeudi 6 février 2020, à l’inauguration de l’école (12) primaire de Sélibaby. Cet établissement a été construit dans le cadre du projet PECOBAT du BIT sur financement de l’UE et de l’AFD, par 70 jeunes mauritaniens, en formation pendant l’année scolaire 2017/18. Ces écoles du futur valorisent les matériaux locaux et sont autosuffisantes en eau et électricité provenant de sources renouvelables.
Après avoir écouté l’hymne national entonné par les élèves de l’école 12, joyeux, les officiels, accompagnés des parents d’élèves, ont par la suite coupé le ruban symbolique marquant le démarrage effectif des cours dans le nouvel établissement.Par la suite, le chef de l’exécutif régional du Guidimakha, le diplomate européen et le conseiller technique principal du BIT ont visité les différents compartiments et écouté les explications détaillées de Sidi Mohamed Ould Cheikh, Coordinateur du projet PECOBAT.
Dans un discours prononcé pour la circonstance, Mohamed Vall Ould Mekhala, maire de Sélibaby a estimé que la construction de cette école témoigne d’un transfert de technologie et de savoir-faire aux plus démunis et d’une volonté qui mérite d’être encouragée.
Prenant la parole, Federico Barroeta, le conseiller technique principal du BIT, a estimé que le chantier école de Sélibaby est le résultat d’un important travail réalisé par le PECOBAT qui redonnera du lustre au nouveau quartier où est implanté l’établissement. Grâce au travail mené par l’architecte et maitre d’œuvre Sergio Suarez Sanchez, spécialiste construction et emploi au projet PECOBAT, le système de chantier école a été amélioré et permis d’avoir un rendement meilleur grâce à la capacité technique locale. « Grâce à la performance enregistrée, les enfants apprennent désormais dans un meilleur cadre et ont la possibilité de faire des cours le soir grâce à l’énergie solaire».
Il a évoqué les opportunités de formation et d’employabilité offert aux jeunes de la localité sans oublier l’accompagnement par le biais d’une stratégie très longtemps entamée. Barroeta s’est dit convaincu que le développement de la nouvelle filière peut permettre d’offrir des opportunités aux jeunes de la région dans le cadre de la mise en place de Groupement d’Intérêt Economique fonctionnel. D’autre part, ces jeunes ont pu monter des projets fiables et travailler pour leur propre compte et mener ainsi un extraordinaire parcours professionnel.
« Le dynamisme des jeunes peut engendrer plus de progrès », a salué Barroeta. Il s’est réjoui de la belle opportunité et de la collaboration avec le centre de formation professionnelle de Sélibaby. Il est important à son avis de pérenniser le modèle de chantier école, de l’adapter aux régions éloignées et de créer des opportunités dans le cadre du développement endogène dans les terroirs. Barroeta s’est félicité de la confiance que l’UE a accordée au BIT et de l’espoir que les chantiers écoles, projets innovateurs suscite dans les autres régions de Mauritanie. « C’est un challenge qui a été relevé».
Soutenir le développement local
Mettant à profit son intervention, Barroeta a mis en exergue les opportunités d’investissement de la diaspora au plan local et le fait de mieux canaliser les investissements pour qu’ils puissent être un moteur de développement économique local».Cette nouvelle école vise, estime le diplomate européen, à combler l’immense déficit en infrastructures scolaires de qualité que connait la Mauritanie. En effet, grâce à cette école il y aura moins d’enfants dans chaque salle, plus d’enfants qui auront accès au cursus primaire complet, et ils seront dans des meilleures conditions de confort, de température et d’épanouissement, qui favoriseront leur apprentissage.
L’Union Européenne contribue ainsi au chantier prioritaire du pays qui est la réforme et l’amélioration de l’enseignement.
Pour Durazzo, s’adressant aux parents d’élèves et à l’administration de l’école, «le plus difficile reste à la transformer de façon durable en un lieu de vie, d’enseignement et d’apprentissage, la gérer. Assurer que l’infrastructure est bien entretenue, que les enseignants sont affectés et présents, que les manuels scolaires arrivent à temps, etc. C’est une responsabilité partagée des autorités de l’éducation, de la mairie, des parents d’élèves ». Le projet PECOBAT pourra, assure-t-il, accompagner le staff de l’école, dans les premiers pas, notamment la constitution du comité de gestion de l’école. Mais ce sera désormais votre responsabilité. « L’avenir de vos enfants et de toute la Mauritanie en dépend », formulera Durazzo.
Sur la lancée, les parents d’élèves ont exprimé leur satisfaction de voir se concrétiser l’une de leurs aspirations : ‘‘Nous avons toujours espéré pouvoir bénéficier d’écoles de proximité et de qualité pour permettre à nos enfants d’apprendre dans des conditions de sécurité. Nos vœux sont exaucés. Nous remercions ainsi le BIT et l’UE pour la réalisation de cet édifice qui résout aussi le problème de l’éloignement des écoles», soupire A.Traoré.
Enfin le wali du Guidimakha a exprimé sa satisfaction et magnifié l’édification de ce nouvel établissement, « réalisation vitale au profit des élèves», avant enfin de remercier les partenaires (UE, BIT et AFD).