L’affaire Jean Marc Pelenc, activiste des droits de l’homme et président d’IRA-France expulsé de la Mauritanie par erreur et autorisé à revenir s’il le souhaite, a connu un nouveau rebondissement avec l’entrée en scène de Madame Marième Mint Aoufa, diplomate et fonctionnaire statutaire, ancienne ambassadrice de la Mauritanie à Rome.
En effet, au lendemain de la déclaration faite par le Ministre des Affaires Etrangères qui, rassurant l’ambassadeur de France qu’il recevait, parlait d’une «erreur » s’agissant de l’expulsion de M.Pelenc, Son Excellence la Directrice du département Amérique-Asie-Pacifique publiait un tweet ainsi libellé : «il est louable ce que les autorités ont fait, en expulsant le juif Jean Marc du journal Charlie Hebdo, qui offense la religion islamique en général, le Saint Coran et le Grand Messager, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix en particulier, en essayant d’entrer dans notre pays, par l’aéroport Oum Tounsy. Il est donc bien naturel de chasser la malveillance et ses adeptes, de la terre des lumières et des Almoravides».
En réponse à ce tweet, le mouvement IRA-Mauritanie considère que la réaction de Mme Aoufa ne comporte rien de bien original si l’on considère la banalité de tels propos, si l’auteur n’était pas un membre du personnel de l’administration publique. Ainsi, la judéophobie, reflexe hérité en Mauritanie se double, selon le communiqué, d’une promotion du Jihad de la part d’une employée de l’Etat, dans le domaine combien stratégique de la diplomatie. Et de rappeler que le gouvernement qu’elle représente participe à la force conjointe du G5 Sahel et compte parmi ses alliés, d’Afrique et du Monde libre, l’ensemble arabo-musulman, des puissances qui collaborent dans le cadre de la résistance à la terreur au nom de la foi.
Et IRA-M de soutenir que l’honorable Mme Aoufa approuve in fine, l’attentat contre Charlie-Hebdo puisqu’elle adopte les arguments des frères Kouachi, auteurs de la tuerie du 7 janvier 2015 à Paris. Elle l’agrémente, selon le document, d’une incitation à la haine raciale qu’un Nazi ne désavouerait ni aucun illuminé qui trouverait là, une raison pour assassiner M.Pelenc.
En définitive, selon IRA-M, les mots de Mme Marième Aoufa interrogent la crédibilité extérieure de la Mauritanie. Le problème se présente ainsi sous des auspices d’autant moins rassurants que le parti au pouvoir, lors de son congrès du 28 décembre 2019, abritait un contingent de délégués âpres à réclamer une revanche contre le Français. A divers niveaux de sensibilité sécuritaire, notamment la police criminelle, la magistrature, la diplomatie et les renseignements, la Mauritanie abrite des sympathisants spontanés de l’extrémisme, produits de trois décennies d’hostilité aux langues étrangères. La menace viendrait à présent, selon IRA-M, du cœur de l’entité en charge de protéger sur le sol national, les citoyens et les ressortissants d’ailleurs.
Aujourd’hui, il convient, poursuit le document IRA-M, d’admettre la faille et la traiter, sans atermoiement ni paranoïa avant de devoir payer le prix lourd de sa duplication.
Et de conclure, «l’histoire rappelle à quel degré de ruine mènent le racisme et la répulsion envers un humain, du seul fait de sa différence. Les grandes tragédies commencent souvent en petites phrases».
Cheikh Aïdara