Quatre jours durant, les membres de cette commission présidée par M. Thiam Diombar, (ancien ministre) et conseiller à la présidence, commission qui comprend entre autres M. Cheîkh Amar O Isselmou chargé de mission à la primature et M. Abdallahi O Mohamed Mahmoud conseiller au ministère de l’intérieur, ont travaillé sans relâche de façon presque ininterrompue.
Malgré la forte pression des populations sans papiers, la commission nationale chargée de l’état civil qui est présidée par M. Thiam Diombar a rencontré plusieurs citoyens confrontés à des problèmes d’enrôlement.
Ils sont nombreux. Ils ont un dénominateur commun, celui d’être tous des noirs (Haratines et Négro-Africains). Plus de trois mille dans la commune de Darel Barka dont le maire Kane Amadou Tidjane a refusé de transporter les siens jusqu’à Boghé, exigeant que cette commission se déplace à Darel.
S’agissant des communes de Dar El Avia et de Ould Birome, le nombre de personnes confrontés à ce problème reste faible. Ce qui n’est pas le cas à Boghé qui traine un chiffre de plus de neuf cent. L’ancien ministre et ses collaborateurs ont travaillé jusque tard dans la soirée pendant qu’ils étaient à Boghé. Ils ont malgré tout pu traiter et valider 215 dossiers sur un total de quatre mille.
S’appuyant sur la base d’un document volumineux qui fixe les critères de validation. Les dossiers des personnes validées par cette commission ont été déchargés au responsable de l’état civil de Boghé par le 2ème adjoint au maire, M Dia Mamoudou.
L’agent d’état civil aurait affirmé à l’élu municipal en question, que les personnes qui ont vues leurs dossiers validées devront attendre l’aboutissement d’une autre enquête qui sera elle, selon toujours le conseiller municipal diligentée par les services du CAC avant d’être enrôlés. Qu’en est-il réellement, l’avenir proche nous le dira.
En attendant, l’élève, Mamadou Baba Anne, ressortissant de la commune de Darel Barka, pensionnaire au Lycée de Kaédi où il fréquente la terminale D doit prendre son mal en patience. L’élève Mamadou reste angoissé, en permanence, car dit-il ne sachant pas, s’il fera le baccalauréat ou pas, au mois de juin 2020 après 7 ans d’études.
C’est au mois d’Août dernier que le jeune homme de vingt ans, mince et élancé, s’est enrôlé au centre d’état civil de Dar Naîm (Nouakchott). Il n’attend que la validation de l’acte d’enrôlement.
Un cas un peu différent de celui de Halima NGAIDE, une ancienne élève du Lycée de Boghé dont les études ont été compromises en 2013 faute d’enrôlement. A cette date, la jeune dame faisait la terminale D. Mariée depuis, elle est mère de deux enfants et ne dispose pas avec son époux d’un certificat de mariage. Les enfants non plus ne disposent guère de papiers d’enrôlement.
Au mois d’Avril passé, elle et sa demi-sœur maternelle répondant au nom de Marième Aly BA ont été bien enrôlées en même temps au centre d’accueil des citoyens de Boghé. Sa sœur a eu la chance, car elle a obtenu le précieux sésame mais elle non. Durant tout le temps que la commission a passé à Boghé, Halima a veillé mais n’a même pas réussi à franchir la porte d’entrée de la mairie pour signaler à la commission dirigée par Diombar son problème. On en est là encore.
L’ancien ministre des finances et les autres membres de la commission poursuivent leur mission dans les départements de Bababé, M’Bagne et doivent continuer jusqu’au Gorgol, Guidimakha et les autres Wilaya du pays. Il faut signaler qu’à ce rythme la commission risque de passer une décennie pour atteindre son objectif. Si les prérogatives dont dispose la commission ne sont pas déléguées, le blocage va toujours continuer.
Source : Terroir Journal (Mauritanie)