Au quartier Tevragh Zeina de Nouakchott, vers la zone dite Bande d’Aouzou, aux environs de l’épicerie Banda, un parc a été construit pour les enfants des riverains. L’exécution du projet avait été confiée à la communauté Urbaine (CUN) de Nouakchott au profit de la mairie de tevragh Zeina.
Le parc avec clôture, balançoires, toboggans, bancs …à la fin des travaux, était prêt à recevoir les enfants. La présidente du conseil régional de Nouakchott, institution qui a hérité des prérogatives de la CUN, a envoyé un courrier au maire de Tevragh Zeina.
Courrier portant réception du parc destiné aux enfants. La Mairie de tevragh Zeina a, par un contrat, délégué la gestion du centre a l’association « Unis pour eux » qui s’occupe des enfants autistes.
Le Parc aménagé pour les enfants, s’est transformé, en partie, en chantier. Un particulier, Mahfoudh Ould Waled, veut y ériger mosquée. Les riverains du parc s’y opposent. Ils n’ont cependant pu empêcher Ould Waled de dégrader le parc de leurs enfants avec un début de construction. « Il nous soumet à un harcellent continue » dit un des riverains.
Les travaux pour la mosquée sont constamment interrompus par les riverains qui alertent la Mairie de Tevragh Zeina et la police.
La semaine dernière, des jeunes du quartier, ont légèrement dégradé le mur qui venait d’être construits par les ouvriers de Ould Waled. Ils ont été interpellés par la police puis libérés. « Pour avoir cassé quelques briques, nos enfants ont été conduits à la police, alors que le destructeur de biens publics, lui, n’est guère inquiété » dit un des riverains.
La Mairie de Tevragh Zeina envisage d’ailleurs de déposer une plainte pour « destruction de biens publics. »
La plainte de la Mairie s’ajoutera au recours en annulation auprès de la cour suprême de la décision du ministère du budget portant attribution du terrain (ou a été construit le parc) a un particulier.
Ce recours n’ayant pas reçu suite, ces riverains, la semaine dernière, ont déposé « une requête en sursis à exécution des travaux entamés dans le parc pour la construction d’une mosquée. »
Cinq fois par jour, appel à la prière est fait dans la partie du parc en chantier pour la mosquée. Pour un des riverains, « c’est une manière d’user de la religion pour justifier une expropriation illégale à ciel ouvert. »
Les riverains du parc ont rencontré la ministre de l’Habitat la semaine dernière. Elle leur a dit au sujet du parc que des concertations sont entamées avec les ministères des finances et de l’intérieur. Elle a également dit que la construction est arrêtée en attendant une solution définitive.
Cette solution définitive pourrait-elle être autre chose qu’un retour de la totalité du parc a sa destination première : servir d’espace de jeu aux enfants ?
Baye Sy