Commissaire aux Droits de l’Homme : « La Mauritanie est déterminée à renforcer et à protéger les Droits humains »

Le 10/12/2019 – AMI

A la veille de la commémoration de la journée internationale des Droits de l’Homme, qui correspond au 10 décembre de chaque année, le commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec le Parlement,

M. Hacenna Ould Boukhreiss, a prononcé, ce lundi 9 Décembre, un discours dans lequel il a affirmé que la situation des droits de l’Homme en Mauritanie a connu une amélioration qualitative en termes de promotion, de renforcement et de protection des droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels.

Cela a valu à notre pays, a-t-il dit, de compter aujourd’hui parmi les pays qui œuvrent avec sérieux au renforcement de l’Etat de droit, à la consolidation de la démocratie et à la protection des droits de l’Homme.

Il a ajouté que notre pays a connu dernièrement des transformations profondes marquées par une orientation résolue en faveur de l’ancrage des valeurs de citoyenneté et de la culture du vivre-ensemble qui constituent des axes majeurs du programme électoral du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans lequel il a déclaré que la Mauritanie qui est riche de sa diversité culturelle est déterminée à transcender les survivances des pratiques surannées qui sont en porte-à-faux des exigences en matière des droits de l’Homme.

Voici le texte intégral de ce discours :

« Mesdames, Messieurs,

Notre pays commémore, à l’instar de la communauté internationale la journée mondiale des droits de l’homme qui coïncide avec le 10 décembre de chaque année.

C’est l’occasion de renouveler notre adhésion au contenu de la Déclaration universelle des droits de l’homme publiée le 10 décembre 1948, qui a été un évènement marquant dans l’histoire de l’humanité, eu égard aux valeurs et principes qu’elle porte pour les nations qui ont accepté d’en faire un pacte mondial qui protège la dignité humaine et constitue un mur de protection contre la récurrence des violations dont l’humanité a souffert. La Journée des droits de l’homme est commémorée cette année sous le thème : « Jeunesse pour les droits humains: jamais trop jeunes pour changer le monde. »

Mesdames, Messieurs ;

La situation des droits de l’Homme dans notre pays a connu un bond qualitatif en avant dans le domaine de la promotion des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels droits avec lesquels la place de la Mauritanie au sein des nations œuvrant réellement à construire un Etat de droit et des institutions et à faire ancrer la démocratie et les droits de l’Homme.

Dans ce cadre, notre pays a vécu ces derniers temps certains développements qui soulignent l’adoption d’une nouvelle approche mettant en exergue ces valeurs de la citoyenneté, et de la nécessité de la vie commune entre toutes les composantes du peuple mauritanien. C’est précisément ce qu’a exprimé le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans son programme électoral en disant : « la Mauritanie est riche de par sa diversité culturelle et est déterminée à transcender les séquelles du passé notamment de traditions surannées dont certaines sont en contradiction avec le progrès universel en matière de droits de l’Homme ».

Cette approche se fonde sur la politique d’ouverture à tous les partenaires et acteurs nonobstant leur appartenance et leur obédience. Cette vision sera la boussole de nos réalisations importantes visant à enraciner la cohésion nationale en mettant en œuvre tout ce qui est nécessaire pour éradiquer complètement toutes les formes d’injustice et d’iniquité.

Messieurs, Mesdames ;

Dans le domaine de la promotion des droits civils et politiques, l’action visant à favoriser un climat politique serein et des institutions fortes a constitué une priorité pour Son Excellence le Président de la République, ce qui explique son souci de mettre en place un cadre de concertation qui permet de dynamiser l’institution de l’Opposition démocratique et de consulter les dirigeants des partis politiques représentés au Parlement au sujet de questions stratégiques. Tout cela garantit l’existence de relations de respect mutuel entre les parties et consacre l’œuvre permanente tendant à parvenir à un consensus sur les grandes questions nationales tout en respectant les orientations politiques et la diversité des points de vue.

Messieurs, Mesdames ;

La lutte contre les formes contemporaines de l’esclavage et de ses séquelles représente une priorité nationale et un pari que tous les acteurs concernés doivent gagner. Le gouvernement, dans ce cadre, a réalisé un grand progrès à travers la réforme du cadre législatif de lutte contre ce phénomène en pénalisant cette pratique au terme de la Constitution et en la considérant comme crime contre l’Humanité mais aussi en approuvant le projet de loi 031/2015 incriminant l’esclavage et sanctionnant les pratiques esclavagistes et à travers la création de tribunaux spéciaux dédiés à la lutte contre ce phénomène et en lançant des campagnes de sensibilisation et d’exécution de programmes économiques et sociaux au bénéfice des victimes.

Le gouvernement s’attellera au cours des prochaines années à mettre en place des politiques et programmes visant l’éradication complète des séquelles de l’esclavage et de ses formes contemporaines et ce, à travers l’application rigoureuse de la loi en punissant les auteurs, – car il n’y a pas de place pour l’impunité,- en indemnisant les victimes, en leur fournissant la protection nécessaire, en plus d’une assistance judiciaire aux personnes dans le besoin et en menant des campagnes de sensibilisation sur ce phénomène.

Cet état de fait s’applique également à la lutte contre la discrimination, la torture et la traite des personnes que la loi pénalise et dont elle punit les auteurs.

L’engagement de veiller à l’indépendance effective du pouvoir judiciaire à travers le renforcement des capacités techniques des magistrats et des auxiliaires de la justice et rapprocher ce service public des justiciables est aussi une autre garantie pour la protection des droits et de la dignité de l’Homme.

Cela intervient en outre, en harmonie avec l’engagement du Président de la République d’offrir une vie digne à tous les mauritaniens et d’œuvrer à insuffler l’esprit de citoyenneté, à ancrer le principe constitutionnel d’égalité lorsqu’il dit : « le m’engage à adopter une politique visant à permettre à tout mauritanien sans exclusion aucune, de jouir d’une vie digne dans laquelle il se réalise lui-même et développe ses talents ».

Messieurs, Mesdames ;

La réforme institutionnelle a permis de créer plusieurs structures nationales opérant en coopération avec les organisations de la société civile et les institutions internationales afin de promouvoir les droits de l’Homme. Ces structures englobent, en plus du Commissariat aux droits de l’Homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, la Délégation générale de solidarité nationale et de lutte contre l’exclusion « Taazour », la structure gouvernementale la plus récente qui s’emploiera à mettre en œuvre des projets visant à limiter les différenciations sociales et à renforcer la cohésion nationale. Cela en plus du Conseil Supérieur de la Fatwa et des recours gracieux et des institutions indépendantes de droits de l’Homme créées conformément aux critères internationaux. Il s’agit de la commission nationale des droits de l’Homme et du Mécanisme nationale de Prévention de la Torture, ce qui a contribué à offrir les garanties requises et à stimuler et protéger les droits de l’Homme.

Messieurs, Mesdames ;

Notre pays est partie à toutes les conventions et traités internationaux et régionaux dans le domaine des droits de l’homme et à certains de ses protocoles facultatifs.

La Mauritanie est également étroitement liée aux comités de suivi de l’exécution des traités à travers ses relations positives avec les différentes commissions onusiennes, africaines et arabes et ce, par la présentation de rapports périodiques devant elles. C’est ainsi que notre pays a récemment présenté des rapports périodiques sur les droits civils et politiques et sur les droits de l’enfant et son bien- être.

La Mauritanie a été élue membre du conseil des droits de l’Homme au cours des travaux l’assemblée générale de l’ONU le 17 octobre 2019. Cette élection représente un témoignage de la confiance de la communauté internationale dans les nouvelles mesures et engagements pris par notre pays relatifs à la promotion et à la protection des droits de l’Homme.

Notre pays a été élu membre de plusieurs instances internationales, ce qui a renforcé la présence d’experts nationaux dans les commissions de traités internationaux et régionaux en charge des droits de l’Homme.

Messieurs, Mesdames ;

Les priorités du gouvernement du Premier ministre Ismail Bedda Cheikh Sidiya contenues dans la Déclaration de politique générale du Gouvernement visent à renforcer et protéger les droits de l’Homme en vue de construire une société avancée qui repose sur les fondements de l’Etat de droit et des institutions, ancrer la démocratie, propager la justice et respecter les libertés à travers la promotion et la généralisation des services sociaux de base au profit de toutes les franges du peuple mauritanien et à ceux qui vivent légalement sur le territoire national de la République Islamique de Mauritanie en application des politiques et programmes de développement d’une part, et en respect de nos engagements internationaux d’autre part.

Dans ce cadre, notre département planche sur un plan de modernisation de tous les outils de travail et la mise en place d’une stratégie globale de promotion des droits de l’Homme, de l’action humanitaire et des relations avec la société civile et nous travaillons ces jours-ci pour actualiser le plan d’action national d’éradication de la traite des personnes en plus de la stratégie nationale de consolidation de la cohésion sociale.

Nous nous attelons aussi à mettre en place un cadre juridique nouveau des OSCs afin d’accompagner ce secteur vital. Ainsi il sera répondu au développement prodigieux de ces organisations tant au plan de la forme que dans le domaine de la spécialisation.

Etant le département gouvernemental concerné par la coordination des politiques nationales en matière de droits de l’Homme, nous allons poursuivre l’interaction avec les mécanismes de droits de l’Homme et l’élaboration de rapports qui seront présentés conformément à nos engagements internationaux et régionaux. Il en sera de même en matière de renforcement de l’action humanitaire, au profit des citoyens malades, démunis, victimes de catastrophes ou handicapés.

Le commissariat, dans le cadre des nouvelles orientations en matière de politique d’ouverture à tous les partenaires et acteurs accueille avec bienveillance toute transparence au niveau des initiatives ou des avancées qui sont de nature à renforcer l’action commune en vue de promouvoir et de protéger les droits de l’Homme et pour la recherche de solutions appropriées aux problématiques posées, rompant ainsi de façon définitive avec la logique de la négation de l’autre et avec la méthode de la confrontation.

Messieurs, Mesdames ;

La commémoration de la journée internationale des droits de l’Homme sous le thème : ‘’la jeunesse pour le droits de l’Homme est pas d’une très grande signification et d’une importance majeure en raison de ce que représentent les jeunes comme pari et comme garantie pour le développement des nations et des peuples, ce qui a conduit les hautes autorités du pays à leur accorder toute l’attention qu’ils méritent. C’est ainsi que le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a, à plus d’une occasion, souligné l’engagement d’ouvrir des perspectives prometteuses pour la jeunesse, notant que leur insertion dans la vie active est un axe fondamental de différentes politiques du pays en sa qualité de rempart contre l’extrémisme et la violence.

Cette prise en charge s’est traduite par l’approbation de la politique nationale de promotion de la jeunesse, et par la restructuration des secteurs publics, où la composante emploi a été rattachée au secteur de la jeunesse et des sports comme orientation pour faire face au problème le plus important dont souffrent les jeunes, à savoir le chômage.

Messieurs et mesdames,

En conclusion, c’est le lieu de vous assurer que notre pays est déterminé, à travers ses divers programmes et stratégies de développement, à promouvoir et protéger les droits de l’Homme en coopération avec tous ses partenaires. A cette occasion j’invite tous les acteurs nationaux et nos partenaires au développement à contribuer efficacement dans cette nouvelle orientation qui accorde aux droits de l’homme toute l’attention qu’ils méritent.

Je vous remercie. »