Depuis quelques jours, une cabale, savamment orchestrée, est menée tambour battant contre Mme Naha Mint Mouknass, la ministre l’Hydraulique et de l’Assainissement. Et elle n’est pas la première.
La cause ? Quelques photos et des selfies trouvés dans le portable de l’ancien directeur de cabinet du président soudanais El Béchir dans lesquels on la voit avec le haut responsable de ce pays. Un pays avec lequel elle entretient des relations fraternelles et amicales depuis son passage à la tête du ministère des Affaires étrangères et où elle jouit d’une popularité certaine.
A moins d’avoir l’esprit complètement tordu et le don de chercher la petite bête, on ne peut que trouver ça le plus normal du monde. Qui de nous n’a pas le téléphone plein de photos d’ami(e) (s), de connaissances, de relations de travail ? Qui de nous n’a pas profité de ses séjours à l’étranger pour mémoriser ces moments ? Exploitées à mauvais escient, ces photos peuvent prêter à équivoque et elles l’ont été dans le cas de la ministre.
Par haine, mauvaise foi, ou volonté de nuire ou tout à la fois. Naha fait, en effet, l’objet depuis qu’elle est en première ligne, d’un feu nourri de la part de ses adversaires et de certains de ses amis. Qui ne ratent pas une occasion de chercher à ternir son image.
On pardonne difficilement, dans une société sexiste par excellence, à une femme de voler de ses propres ailes, de réussir là où beaucoup d’hommes ont échoué, d’arriver au sommet et de s’y maintenir. Une nouvelle forme de terrorisme qui ne dit pas son nom.
Naha est certes présidente d’un parti et ministre de la République. Elle a sa vie publique mais aussi sa vie privée. Il est désespérant qu’on soit encore à ce niveau du débat au 21ème siècle. Le pays marche sur la tête et à ce rythme, il risque de ne pas se relever avant longtemps.
Source : Le Calame (Mauritanie)