Le leader du mouvement abolitionniste, Birame Dah O Abeîd est en tournée politique dans les localités des régions du Trarza, du Brakna ; du Gorgol et du Guidimakha. Tournée qu’il a débuté le 20 Avril par la localité de Rabih (commune de Darel Barka), suivi de l’étape de El Wiam, puis la capitale communale Darel Barka. Partout où il est passé, le leader Biram a été accueilli triomphalement.

A Maghama Womatt, c’était le point de regroupement des partisans du leader venus des localités de Dar Salam Wodabé et de Roueîmdi (commune de Ould Birome). Suivi d’autres arrêts à Bowdé et Miftah El Kheîr (commune de Darel Avia).

C’est de là que le candidat Biram et sa délégation ont rejoint le village de M’Bone Dièri avant de piquer directement sur la localité de Sarandogou, capitale de la contrée de M’Bone (commune de Boghé) où il a été reçu par une foule de jeunes et de notables bien après le crépuscule. Biram crée la surprise en s’exprimant en Pulaar pendant plus d’une quinzaine de minutes, déclenchant un tonnerre d’applaudissements.

Fidèle à son discours, le militant antiesclavagiste tire à boulet rouge sur le régime de Mohamed O Abdel Aziz et son dauphin, Ghazouani, qualifié de complice du passif du président sortant. Il a promis un pacte de renaissance nationale basé sur la justice sociale.

Biram a promis, en cas de victoire de résoudre le passif humanitaire en évoquant son voyage dans les localités martyrs d’Inal, de Wothie et de Sorimale. Rappelant son emprisonnement par le régime de Mohamed O Abdel Aziz trois fois de suite pour cause de son engagement pour les causes justes. Je suis resté débout malgré toutes ces tortures.

Après Sarandogou, il est passé par les villages de Douboungué et M’Balladji avant d’être accueilli au carrefour de Boghé où était massée une foule de jeunes garçons et filles scandant Birama, Birama, Birama. Il s’engage à officialiser les langues nationales au même titre que l’arabe, un combat contre l’exclusion et la marginalisation de certaines couches par l’Etat.

Soulignant que les Haratines sont les bras valides de ce pays mais restent très pauvres et délaissées par les pouvoirs publics. Il a rappelé ses tournées dans le monde, en Europe, en Amérique et en Afrique où son combat a été couronné de succès.

Comme l’atteste la prestigieuse distinction (Prix des Droits de l’Homme) obtenu en 2013 au Nations Unies. Même enchainé en prison, trainé devant les tribunaux, je n’ai pas reculé a-t-il martelé. Je suis resté égal à moi-même a-t-il affirmé. Il a demandé à tous de s’inscrire massivement sur les listes électorales et voter contre Ghazouani, le 22 juin et célébrer la victoire.

Le 21 Avril, au petit matin, le candidat et son cortège s’ébranlent à Boghé Escale et la voiture de Biram stationne devant le domicile du Hakem. Aussitôt, un attroupement de jeunes, de femmes et de vieux se forme autour de son véhicule et les gades ont du mal à maintenir l’ordre. Biram surgit de sa décapotable et se tient débout.

Les cris et applaudissements fusent de partout. Le cortège s’avance et s’arrête au marché de bétail et Biram assène encore ses missiles contre le régime et promet de résoudre le problème d’Etat civil qui se pose à de nombreux citoyens.

En partance à Bababé, le cortège s’est arrêté à Daghvec, Dar El Ghadra et Roti, on est toujours à Boghé et le candidat dénonce la politique discriminatoire contre les couches Haratines et les Négro- Africains. A Aéré M’Bar, Biram et sa suite sont accueilli par ses partisans et installés sous une tente.

Le chef du gros village d’Aéré M’Bar, DIENG Mamadou Hadi pénètre sous la tente et lui serre la main. Les partisans de Biram venus des localités de Saboualla, de Tejala et de Beylami en tête. Il a fait savoir à l’assistance qu’il est entré dans le combat pour la cause des exclus. Il a promis une solution pour le problème des terres et de l’enclavement.

A l’entrée de la ville de Bababé, il est accueilli par des motards et des jeunes en lisse sous un soleil de plomb. La place de l’indépendance est noire de mode venue écouter Biram qui entonne le même refrain. On aperçoit, le vieux DIOP Aliou, vétérinaire à la retraite avec d’autres notables du village de Dioudé.

Dans le département de M’Bagne, il a effectué des arrêts presque dans tous les villages : N’Diawaldi Mango, N’Diawaldi Boully, Débaye Hijaj, Gourel Thioga, Niabina, Bagodine, M’Beydiha, M’Bahé, Ferralla, Haîmedatt et M’Bagne qui constitue la dernière étape. Là la situation est tout simplement indescriptible, notables, jeunes, vieux, femmes, c’est presque toute la ville qui est sorti.

Biram n’a pas pu descendre de son véhicule à cause de la foule immense et il a délivré son message du haut de sa décapotable et rend hommage à feu Mortodo DIOP pour le combat qu’il a mené pour une Mauritanie juste et égalitaire.

Après le déjeuner, le crépuscule était déjà tombé, suite à un périple marathon, Biram continue sur Kaédi. Décidément, cette première sortie du candidat Biram est à surveiller.

Brahim Ely Salem CP Calame Brakna

Source : Terroir Journal (Mauritanie)