Au terme d’une visite de neuf jours dans la région, le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme des Nations Unies a déclaré qu’il était encouragé par la volonté des pays du Sahel de se conformer aux normes internationales des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans leur lutte continue contre le terrorisme.
« Nous nous félicitons de la reconnaissance exprimée par les ministres de plusieurs gouvernements rencontrés qu’il est impossible de gagner la bataille contre les terroristes sans gagner le cœur et l’esprit des populations locales », a-t-il déclaré. « La leçon que nous avons tirée des opérations antiterroristes dans le monde est que si les forces de sécurité commettent de graves violations des droits de l’homme contre des populations civiles, le résultat serait de créer davantage de terroristes ».
M. Gilmour a rencontré les autorités nationales, les responsables des forces de sécurité et des acteurs de la société civile à Nouakchott, Dakar, Ouagadougou et Niamey, où il a assisté à une conférence sur le renforcement des liens entre sécurité, justice et développement dans les pays du Sahel, en particulier dans le contexte de la Force conjointe – G5 Sahel.
Ces pays – le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad – ont adopté avec le soutien de l’Union européenne, un ensemble de mesures pour assurer le respect des normes du droit international relatif aux droits de l’homme et au droit humanitaire dans leur lutte contre le terrorisme.
« Il est essentiel que ces gouvernements, leurs armées nationales et les autres acteurs impliqués dans la sécurité accélèrent leurs efforts pour mettre en œuvre efficacement les mesures requises par le cadre réglementaire », a déclaré M. Gilmour. Il a reconnu que la mise en œuvre de telles mesures est une entreprise extrêmement exigeante qui nécessite une volonté politique forte des gouvernements des cinq pays, des actions concrètes de la part des forces de sécurité et un soutien généreux de la communauté internationale.
M. Gilmour a souligné l’engagement ferme du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de continuer à soutenir la mise en œuvre du cadre réglementaire.
Le Sous-Secrétaire général s’est déclaré préoccupé par les activités et le nombre croissant de milices privées à caractère ethnique. « Si les autorités nationales ne s’y attaquent pas de manière urgente, notamment en engageant des poursuites contre tous les crimes commis par ces milices, il y a un risque réel qu’elles poussent la sous-région dans un cycle de violences sans fin, d’attaques, de représailles et de contre-représailles », a-t-il averti.
Pendant son séjour au Niger, M. Gilmour s’est rendu dans une maison de transit pour réfugiés et migrants africains récemment libérés des centres de détention en Libye, qui ont décrit leurs expériences vécues. « Même pour les vétérans de nombreuses crises humanitaires provoquées par des conflits, les récits qu’ils nous ont racontés – détaillant les viols et la torture quotidienne et systématique pendant leur détention en Libye – figurent parmi les plus choquants que nous n’ayons jamais entendus », a déclaré M. Gilmour.
Le Sous-Secrétaire général a rendu hommage à l’hospitalité du gouvernement nigérien pour avoir permis au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) de poursuivre son « important projet visant à libérer ces personnes de l’enfer qu’elles vivaient en Libye » afin de les réinstaller dans d’autres pays sûrs. Il a souligné qu’il y avait des milliers d’autres migrants et réfugiés incarcérés en Libye, dans des conditions effroyables, et en a appelé à d’autres pays d’accorder la réinstallation à ceux qui pourront être libérés.
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Source : Africanews