Au lendemain des élections législatives et locales et en vue de la présidentielle de 2019, Mohamed Ould Abdelaziz continue d’abattre ses cartes. Après la réélection de Cheikh Ould Baya à la présidence de l’Assemblée nationale le 8 octobre, le gouvernement a été remanié mardi 30 octobre, afin d’accueillir deux nouveaux arrivants. Et pas des moindres.
Très proche d’ »Aziz », le chef d’état-major Mohamed Ould Ghazouani prend le portefeuille de la Défense, son premier poste ministériel. Quant à Sidi Mohamed Ould Maham, président de l’Union pour la République (UPR, au pouvoir), il fait son entrée au gouvernement en tant que porte-parole. La nomination, très attendue, de leurs successeurs respectifs, devrait été annoncée dans la journée.
Potentiels successeurs
Le Premier ministre sortant, Yayha Ould Hademine, un autre fidèle du président, devient par ailleurs ministre d’État chargé de mission. Cette nouvelle fonction, qui s’apparente à un poste de « vice-Premier ministre », a été créé spécialement pour lui.
Toutes ces personnalités sont régulièrement évoquées pour succéder en 2019 à Mohamed Ould Abdelaziz – lequel s’est engagé à ne pas changer la Constitution, ce qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat.
Ould Houmeid à la tête de l’UPR ?
À Nouakchott, ce remaniement était impatiemment attendu depuis plusieurs semaines. La veille, le patron de la Société nationale industrielle et minière (Snim), Mohamed Salem Ould Béchir, a succédé à Ould Hademine à la tête du gouvernement. Le nom de cet ingénieur formé en France, qui a occupé plusieurs ministères (Pétrole, Hydraulique, Mines…) et qui a dirigé la Somelec (Société mauritanienne d’électricité), circulait depuis longtemps. Sans compter que sa mère est issue d’une grande famille maure et que son père est Haratine.
Lundi 29 octobre, l’ » opposant » Boydiel Ould Houmeid a dissout son parti El Wiam pour rejoindre l’UPR, avant de s’entretenir très longuement avec Aziz. Il est fortement pressenti pour prendre la présidence de la formation présidentielle.
Par Justine Spiegel – envoyée spéciale à Nouakchott
Source : Jeune Afrique