Des lois condamnent l’esclavage depuis plusieurs années, en Mauritanie. Mais dans les faits, les condamnations pour esclavage restent encore exceptionnelles et la pratique perdure, sans parler de la marginalisation dont souffrent encore les anciens esclaves ou descendants d’esclaves. Aujourd’hui l’esclavage est essentiellement pratiqué dans les campagnes.
« Cet esclavage persiste sous forme de pratiques, c’est-à-dire des gens qui sont au service d’autres et qui sont obligés, depuis leur naissance, ils sont esclaves par ascendance, de travailler pour leur maître. Ce sont les maîtres qui disposent d’eux comme ils veulent.
Toutes les tâches domestiques sont confiées à ces esclaves. Ils font la cuisine, ils font le ravitaillement en eau si l’eau est très loin, ils font la collecte du bois de chauffe pour la maison, ils surveillent les troupeaux, ils traient les animaux qui doivent être traits la nuit.
Et c’est eux qui réveillent même parfois leur maître pour boire leur lait. Et en fin de compte, ce sont les derniers qui dorment et ce sont les premiers qui se réveillent.
En fin de compte, l’esclave c’est l’élément, l’instrument physique de son maître. Les esclaves sont totalement soumis à leur maître. C’est pour cela que pour pouvoir s’occuper de l’esclavage, il faut être très prudent parce que l’esclave n’est pas facilement convaincu qu’il doit quitter son maître.
Il est esclave parce que c’est son destin. Il ne va pas se rebeller contre son destin. Il croit que son paradis dépend de sa soumission. Et ça depuis des années, on l’ a matraqué avec ça, depuis des siècles », explique Boubacar Ould Messaoud, président de SOS-Esclaves.
L’ONG SOS-Esclaves se bat depuis des années contre ce phénomène et pour les changements de mentalités. Chaque année, elle aide plusieurs victimes à porter plainte ou à s’émanciper de leur maître.
Source : RFI