«Nouvelle victoire de SOS-Esclaves qui voit l’issue d’une affaire d’esclavage de 2011, où la victime Rabi’a née en 1989 et ses soeurs, Minetou née en 1993, Nanna née en 1997, nées de Dada, esclave
originaire et demeurant à Atar, tenues en esclavage par Madame Riv’a Mint Dah Ould Haimadou de la tribu de Tekna originaire d’Atar enfin jugée ce 28 mars 2018 par le tribunal special de Nouadhibou », s’est exclamée Mme Salimata Lam, coordinatrice de SOS Esclaves.
Le verdict condamne l’accusée Ravea Mint Mohamed (la maitresse) à une peine de 10 ans fermes ( peine maximale dans la loi 048/2007 applicable aux faits ) assortie d’ une amende de 25 000 MRU. Une peine de 20 ans de prison assortie d’une amende de 500.000 MRU a été infligée séparément à Saleck Ould Amar et son fils, Hamoudi « pour pratiques esclavagistes ».
Pour rappel, c’est le 16 Avril 2016, que la Cour spécialisée en affaires d’esclavage de Néma organisait son premier procès – dossier 110/2015 – mettant en cause Bouta mint Hemedi et Vatme mint Zaïda
respectivement réduites en esclavage par Hanenaould Bouna et Ikhalihena Ould Haïmad, résidents à Azamad, une localité de la moughataa de NbeïketLahwach, dans le Hodh Ech-Chargui. Bien que la Cour ait retenu des charges de pratiques esclavagistes contre les prévenus, elle ne leur a cependant infligé, en première instance, qu’à peine cinq ans de prison, dont un seul ferme, et un million d’amende, alors que les dispositions légales de la loi 031/2015 prévoient, au minimum, dix ans d’emprisonnement et cinq millions de dommages, en le cas d’espèce.
En appel, les juges décident de revoir à la hausse l’amende qu’Ikhalihina devait verser à Bouta. Au lieu du million exigé en première instance, l’esclavagiste devra en verser six, à son ancienne esclave. Les peines d’emprisonnement de cinq ans, dont un ferme, sont, elles, confirmées. Presque un arrangement à l’amiable, donc, à l’instar des plus célèbres affaires analogues de ces deux ou trois dernières années. Khdeïja mint Tarbe avait conclu un tel accord, avec ses maîtres Hanene et Itawal Oumrou, fils de Nane (dossier 99/2014). Une conciliation qui lui permit d’obtenir vingt vaches, quarante chèvres et un chameau. Comme Khdeïja Mint Tarbe, Vatme Mint Zeïd et son frère ont conclu, avec leur ancien maître, Hanene ould Bouna, un accord leur permettant d’empocher trois millions et demi d’ouguiyas, en deux tranches. La première, d’un million et demi, a été déjà perçue ; le reliquat sera versé en Août 2016.
Source: Le Calame