Depuis deux jours, la ville de Néma est secouée par une scandaleuse affaire d’esclavage qui met en prise El Kheir, un esclave libéré depuis plusieurs années par SOS Esclaves et les maîtres de sa sœurM’Beirika (particulièrement Toutou Mint Nani, maîtresse de M’Beirika) qui continuent a en user et abuser quelques part vers la petite localité d’Ichemim à trente kilomètres à l’Est de Néma.
Tout a commencé lorsqu’El Kheir– qui participait à Néma au lancement d’un nouveau projet de SOS Esclavage ayant pour objectif de permettre l’intégration effective des nouvelles victimes sortantes de l’esclave- décide d’aller chercher sa mère et deux de ses sœurs restées à Azamad (plusieurs centaines de kilomètres sur la frontière malienne).
Vatma, une autre sœur d’El Keir fraîchement sortie de l’esclavage et qui réside àBassiknou porte plainte contre ses anciens maîtres. A la brigade de gendarmerie, elle signale la présence de sa sœur encore esclave à Ichimimavec ses propriétaires.
Aussitôt deux gendarmes se rendent dans cette localité pour recueillir la jeune esclave qui a, à peine quinze ans, mais déjà enceinte en état avancé et ses présumés maîtres.
Tout Néma est alors ameuté : D’un côté les notables et féodaux prennent la défense des maîtres de M’Beirika et de l’autre les représentants locaux de SOS Esclaves et les parents de la victime cherchant à l’extraire des griffes des monstruosités de l’esclavage.
Entre les deux, une (in)justice indécise sur laquelle les positions officielles on ne peut plus claires sur la question de l’esclavage pèsent lourdement.
Jeudi 29 mai 2014, le parquet de Néma est pris d’assaut par plusieurs dizaines de personnes qui réclament la relaxe pure et simple de Toutou Mint Naniaccusée de pratiques esclavagistes sur M’Beirka.
Selon les études de SOS Esclavage via son bureau régional, la région du Hodh Chargui compte parmi les régions où l’esclavage est encore pratiqué de façon relativement importante. A Bassiknou par exemple au moins deux cents victimes se sont installées depuis quelques années.
Plus d’une cinquantaine de dossiers sont pendants devant les juridictions régionales depuis plusieurs années. Un certain juge d’instruction décidément inamovible se complaît à « distribuer » complaisamment libertés provisoires et mises sous contrôle judiciaire des mis en cause.
Pour cette affaire, Toutou Mint Nani a été comme attendu mise sous contrôle judiciaire en attendant le retour du juge d’instruction de Néma
Source: Le Calame