Le 11 novembre 2014, trois défenseurs des Droits humains, Biram Dah Abeïd, Président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA) enMauritanie, Lauréat du prix des droits de l’Homme des Nations unies 2013, Brahim Bilalvice-président du même mouvement, et Djiby Sow, Président de Kawtal Ngam Yellitaare, ont été mis aux arrêts.
D’autres militants des Droits humains sont toujours sous la menace de la justice sous les ordres du général Aziz, à Nouakchott. Leur crime ? Avoir initié une caravane contre les expropriations des terres et l’esclavage fonciers dans plusieurs localités du Sud mauritanien.
Le 15 janvier 2015 à Rosso, à la suite d’un procès que d’aucuns jugent politique et expéditif, Biram Dah Abeïd, Brahim Bilal et Djiby Sow ont été condamnés d’abord à 2 ans de prison, faisant ainsi fi de l’appel introduit par la défense de ces porte-voix des sans voix.
Pis, le 12 mai 2015, grande a été la surprise de voir le Commissaire de Police de la ville d’Aleg signifier, à l’insu du collectif d’avocats de la défense, la décision prise la veille par la Cour suprême, dessaisissant de facto la Cour d’appel deNouakchott du dossier des détenus au profit de celle d’Aleg.
Cet acte constitue une tentative vaine de régularisation, après coup, des incarcérations arbitraires depuis le 15 janvier 2015 à la prison d’Aleg, loin de la juridiction naturelle qui est la Cour d’Appel de Nouakchott dont relève le tribunal de Rosso, seule formation juridictionnelle connaissant le dossier.
Nous, le Comité de soutien aux détenus d’Aleg : Exigeons la libération immédiate et sans conditions des défenseurs des Droits humains enMauritanie, Biram Dah Abeid, président d’IRA-Mauritanie et Brahim Bilal vice-président d’IRA-Mauritanie.
Alertons l’opinion nationale et internationale sur la mise en sommeil inadmissible de leur dossier par les autorités sous les ordres de l’exécutif, car ayant constaté un blocage empêchant une suite judiciaire au niveau de la cour suprême;
Exigeons la cessation de toute sorte de harcèlement commis par les autorités pénitentiaires sur les dirigeants antiesclavagistes Biram Dah Abeid et Brahim Bilal, détenus en prison arbitrairement depuis plus d’une année.
Réclamons et exigeons le recouvrement du droit de visite à ces leaders dans les plus brefs délais.
Protestons contre les propos racistes et infamants prononcés par le ColonelKhattry O. Mohamed M’Bareck, chef d’état-major adjoint de la Garde Nationale, à l’encontre de nos dirigeants antiesclavagistes.
Mettons en garde les autorités politiques contre ces violations et les complots qu’elles manigancent à l’encontre IRA-Mauritanie et ses dirigeants. Alertons l’opinion nationale et internationale sur l’état de santé de Biram Dah Abeid.
Exigeons la levée de la restriction liée à la liberté provisoire de Djiby Sow.Appelons tous ceux qui sont épris de justice de tous horizons à soutenir la cause des Droits Humains en Mauritanie.
Refusons avec vigueur l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes.
Dénonçons les manœuvres obscures d’une supposée Ligue des Ulémas mauritaniens émettant une étrange Fatwa rendant illicite l’esclavage le 26 Mars 2015, ainsi que celles du parlement qui a adopté le jeudi 13 Août 2015 à l’unanimité une nouvelle loi incriminant davantage l’esclavage, tout en faisant fi du sort des militants abolitionnistes, dont les 2 ans d’emprisonnement ont été confirmés par la cours d’appel d’Aleg le 20 Août 2015.
Exigeons une enquête et la traduction immédiate en justice de tous les responsables de la traite négrière à destination de l’Arabie Saoudite.
Rappelons que le recensement biométrique en cours en Mauritanie commencé en mai 2011, s’apparente à un système sophistiqué d’exclusion des populations noires via des procédés obscures.
Le Comité de Soutien aux Détenus d’Aleg en France
Fait à Paris le 13 février 2016
Source : OCVIDH