Le pouvoir est sans prendre la mesure de la situation, en train depuis des années de diaboliser un mouvement dont les leaders les plus charismatiques continuent de gagner l’estime d’une partie de l’opinion publique nationale et le respect des organisations internationales des droits de l’homme.
Les nombreuses réactions non moins indifférentes suscitées par les arrestations dans les rangs des activistes de ce mouvement viennent à chaque fois rehausser le prestige de IRA dans les cercles qui combattent les pratiques esclavagistes notamment en Mauritanie dont la réputation est mise à mal par les nombreux cas d’esclavages auxquels la loi n’arrive pas à infliger des sanctions exemplaires, malgré un arsenal juridique bien habillé pour mettre les auteurs devant la rigueur du droit.
Mais toutes ces dispositions sont contredites par la politique du tout répressif que le pouvoir a décidé d’engager contre les activistes de ce mouvement abolitionniste dont les moindres regroupements sont dispersés à coup de grenades et de matraques.
L’arrestation des principaux dirigeants et le procès sévères intentés contre eux loin d’apaiser les rapports entre IRA d’une part et le pouvoir et d’une part et entre ce mouvement et les cercles conservateurs d’autre part ne favorise pas la recherche d’un climat d’apaisement.
L’arme de l’oppression ne fait que davantage favoriser la détermination des soutiens de IRA à défier le système qu’il qualifie de féodalo-raciste. Les mois passent dans le pénitencier d’Aleg où sont détenus Biram Dah Ould Abeid et Président de IRA ainsi que son vice-président Brahim Ould Bilal et la situation sanitaire du leader du mouvement Abolitionniste occupe l’actualité.
Les médias nationaux et internationaux rapportent régulièrement des informations alarmantes sur les conditions de santé de Biram sans que le pouvoir ne daigne sortir de son silence pour démentir les accusations portées contre lui notamment son refus de délivrer une liberté provisoire au détenu malade pour lui permettre de se faire soigner.
les nombreux appels adressés par des organisation de défense des droits de l’homme et ceux des militants du mouvements tombent dans une oreille toujours sourde des autorités de Nouakchott. Le Président Aziz sur lequel une attente d’Amnesty était fondée à la veille de la fête de Tabaski a défié tous les pronostics.
Il ne reste plus aux combattants de l’esclavage et du système qui l’incarne qu’a battre le macadam sous les feux de la répression policière. La dernière mobilisation dispersée par les forces de l’ordre désormais bien entraînées aux méthodes de gazéification des marches pour la liberté et la justice fussent-elles pacifiques !
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)