Faire émerger une nouvelle génération de leaders politiques.

Une politique est un jeu d’énoncés de principes de valeurs et d’orientations qui résume les attentes, fournit une base de prise de décisions cohérentes et attribue des ressources à des fins en rapport.

A cet égard, je me demande comment celles de nos leaders politiques mènent-elles à une saine gouvernance .Elles sont en tout cas censées  exprimer pour l’ensemble du système, le respect et la responsabilité d’un jeu gestionnaire particulier, conformément aux attentes et aux besoins de  la population vers le développement durable et la stabilité du pays ;protéger les institutions contre les accusations de fraude professionnelle et leur permettre de  résoudre  les questions avant que les différends ne surgissent ;assumer ainsi la responsabilité redditionnelle des instituions ; établir une norme élevée à respecter et aider enfin celles –ci  à gérer les liens qui améliorent leur rôle et leur perception de la démocratie.

Nos politiques doivent aider nos institutions   à mettre aux points des mécanismes pratiques pour résoudre les questions qui ne sont pas abordées dans la loi. C’est donc une nécessité impérieuse de faire émerger une nouvelle génération de leaders convaincus de l’importance à renforcer et promouvoir une politique de développement au sens large, afin d’atteindre notre objectif tant souhaité d’établir notre système de gouvernance sur la base de la démocratie participative.

Il faut dès aujourd’hui développer une pensée critique et un dialogue éclairé, soutenir le développement des capacités et des compétences professionnelles, promouvoir le sentiment d’appartenir à une même nation : autant de clés essentielles à la prospérité et au développement de cette génération de leaders.

Nouveau mode de gouvernance

Investir dans les leaders émergents d’aujourd’hui aide à soutenir une cohorte de leaders qualifiés, créatifs, bien informés et engagés.

La question du leadership politique est ainsi posée en ce que la qualité des leaders est devenue un enjeu majeur dans la réussite et l’enracinement du processus démocratique entamé depuis 1991.

Cette question est désormais liée à deux situations qui agitent notre paysage politique contemporain : l’avenir de l’Etat, en raison des crises politiques récurrentes depuis 2005, et le besoin de cadres à la hauteur des enjeux en matière de développement, avec, en filigrane, la nécessité de promouvoir un nouveau mode de gouvernance et de partage sans lequel notre processus démocratique engagé depuis 1991 risque d’être compromis.

On le voit déjà à travers la fraude des élections. Ces deux situations imposent la nécessité de faire émerger une nouvelle génération de leaders, capables d’engager la reconstruction de l’Etat et de défendre les intérêts des populations, en plein respect de toutes nos institutions.

Je trouve que les partis jouent un rôle important pour la santé de la démocratie .Ils aident à structurer la concurrence politique et le fonctionnement de notre système. En tant qu’organisations efficientes, je veux dire .Or nos partis semblent connaître de nos jours un certain affaiblissement, pour ne pas dire un affaiblissement certain.

Leurs bassins collecteurs sont en déclin et vieillissant, la population mauritanienne s’y identifie de moins en moins .Le taux de participation au vote n’a cessé de décroitre au cours des vingt dernière années, mettant en doute la capacité des partis à atteindre les électeurs .Or, de façon générale, ceux-là sont plus important que jamais pour le bon fonctionnement de nos instituions politiques et la fragilité grandissante de leur relation avec la population en est d’autant plus préoccupante.

A mon avis, chaque leader politique doit présenter un solide dossier, faisant notamment, état    de ses expériences pertinentes en matière de politique, de son sens du leadership et de la prise d’initiative, le tout appuyé par des études universitaires ou de recherche concrètes.

Je pense aussi que nos nouveaux leaders devront travailler en analystes politiques, proposer des solutions créatives aux plus grands défis en la matière, conseiller les hauts fonctionnaires dans un environnement en constante évolution, travailler sur les dossiers en jeu, en orientant toujours leur démarche vers l’intérêt suprême du pays.

Ainsi pourra s’établir un réseau hautement qualifié et connecté à d’anciens serviteurs de l’Etat, tous passionnés et motivés à rendre notre démocratie plus crédible et moderne.

CHEIKH AHMED OULD MOHAMED
INGÉNIEUR
CHEF DU SERVICE ETUDES ET DÉVELOPPEMENT
ÉTABLISSEMENT PORTUAIRE DE LA BAIE DU REPOS DE NOUADHIBOU