Lundi 19 décembre s’est tenu dans les locaux de la coordination régionale du Masef de Tidjikja, un atelier financé par l’Unicef portant sur les violences contre les filles et les femmes.
Organisé par le Ministère de l’Action Sociale de l’Enfance et de la Famille, cette rencontre, supervisée par Mr Bekaye Ba chef de service Programmation de la cellule MGF du Masef , a regroupé les coopératives féminines de Tidjikja et de Moudjeria , les lyciennes de Tidjika et de Moudjeria et les chefs de services régionaux de la santé, l’éducation et de la Justice.
Ce fut l’occasion pour l’expert en VBG (violence basée sur le genre) Mr Mohamed Lemine Ould Ahmed Seyfer de présenter une communication exhaustive portant sur la définition et les formes de violence exercées à l’encontre des filles et des femmes ainsi que les différentes formes de cette violence dévastatrice, persistante et de plus en plus répandue.
Pour ce qui de la définition de cette violence, le communicateur a tenu a préciser que l’Organisation Mondiale de la Santé assimile cette pratique à : « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes , un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté , que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
Cette violence est matérialisée par les actes des humanisants tels que ; le viol, l’attouchement sexuel, l’exploitation sexuelle, la bastonnade, la servitude, la privation de liberté, la séquestration, la stérilisation, la privation de mouvement, l’injure, l’humiliation.
Parlant des manifestation de cette violence Mohamed Lemine Ould Ahmed Seyfer les a classés en deux ordres : les pratiques traditionnelles préjudiciables matérialisées par le sacrifice d’honneur, l’infanticide, le MGF, les mariages forcés, les mariages précoces, le refus d’éducation, le gavage et les violences socioéconomique qui se manifestent par la discrimination dans l’accès aux services , au travail, à la jouissance dans droits civiques , sociaux et politiques.
Pour étayer ses propos le communicateur a convoqué des données statistiques nationales touchant aux différents aspects de cette violence. Dans le milieu rural, 37 % des filles se sont mariées avant l’âge de 18 ans .
Selon la même enquête qui a été menée en 2015, le taux de mutilation génitale féminin est de 67% et il a atteint 89% dans certaines régions. Pour ce qui est de la violence liée à l’inapplication de la loi en milieu conjugal, le taux de prévalence a atteint 5,8 % et il est légèrement plus élevé en milieu rural où il est de 6%.
Le communicateur a mis l’accent sur la stratégie nationale de lutte contre cette pratique, rappelant au passage, les efforts louables déployés par certaines braves femmes telles que Mint Taleb Moussa et Aminetou Mint El Moctar qui mènent une lutte acharnée contre les pratiques rétrogrades et dévalorisantes exercées en l’encontre de leurs consœurs.
Il convient de souligner que l’intervention du Vaghih Sidi Mouhamed Ould Hamza a permis à l’assistance d’être édifiée sur le point de vue de l’Islam sur la violence exercée sur les femmes. Selon ce dernier, cette religion condamne fermement cette violence et toutes ses manifestations. La femme musulmane a un statut spécial qui fait d’elle un être jouissant de tous ses droits.
Les questions posées par les différents intervenants ont reçu des réponses exhaustives et des recommandations ont été faites portant sur la nécessité de travailler au changement des mentalités et le bannissement des pratiques rétrogrades.
Notons enfin qu’une visite de terrain a été organisée par la coordinatrice régionale du Masef Mme Aminétou Mint Neama qui a permis de rencontrer les lycéennes et de discuter avec des enjeux de la lutte contre la VBG.
KS
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