Lors d’une conférence de presse tenue samedi 27 août, à Nouakchott, la présidente de l’AFCF, Mme Aminetou Mint El Mokhtar a lancé un appel aux autorités publiques pour l’application des lois, particulièrement celles relatives à toutes les formes d’esclavage et les réparations y afférentes.
Entourée des membres de son association, Mme Mint El Mokhtar a demandé l’élaboration de lois spécifiques telle que la loi sur les violences faites aux femmes et filles qui, selon elle, « reste enfermée dans les tiroirs des ministères concernés sans amendement, ni adoption ».
La présidente de l’AFCF a indiqué qu’en plus, les autorités « doivent mettre en place des mécanismes pour la lutte contre la délinquance et toutes ses formes et instaurer la culture citoyenne ».
« Nous dénonçons ici la recrudescence des violences tels que les viols, les violences conjugales, les mutilations génitales féminines (MGF), la traite et les crimes qui demeurent impunis par le fait que notre justice, ajoute-t-elle, est prise en otage par certains groupes. Une situation que les autorités du pays doivent solutionner dans l’intérêt de la cohésion sociale ».
Pour étayer son propos, la présidente de l’AFCF cite le cas d’une élève d’une école coranique de huit ans violée par son maître. Cette affaire a été complètement noyée et le bourreau a été vite libéré.
L’AFCF et SOS Esclaves lanceront en octobre prochain la campagne de sensibilisation et de plaidoyer auprès de la presse pour l’amélioration des conditions de vie des esclave, les descendants d’esclaves et les femmes victimes de violence.
Ce plaidoyer national entre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la discrimination, l’accès à la justice pour tous, le respect des droits humains fondamentaux et la mise en application des lois. Selon les organisateurs, ‘’les victimes de violence principalement du viol, de l’esclavage, des séquelles de l’esclavage et les autres femmes victimes de nombreuses violences basées sur le genre issues des composantes les plus vulnérables ont du mal à accéder à la justice.
‘’Ces femmes qui sont sujets à plusieurs formes d’exploitation et de maltraitance ne trouvent pas un recours facile à la justice pour punir les auteurs de violences et réparer les victimes’’. Elle s’est réjouie de l’impact suscité par la précampagne à Atar, Néma et Bassiknou et de l’incarcération de sept auteurs de viols au Hodh Charghi où trente femmes avaient été violées (quinze à Nbeit Lawach et quinze autres à Bassiknou).
Enfin Mme Mint El Mokhtar a estimé que pour que ce combat aboutisse, il est important d’y associer la presse dont le rôle complémentaire permet d’atteindre la cible pour que le message passe et touche plus de monde’’. Cette campagne se focalisera sur l’unité nationale.
Le Calame