Ces abonnés à l’exil volontaire ont majoritairement obtenu leurs papiers en se réclamant des haratines courant le risque de la servitude chez eux, pire certains même avaient demandé à l’office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) de refuser les papiers au doyen Docteur Mohamed Yahye Ould Ciré.
Certainement le contenu du point de vue succinct qui sera développé en quelques lignes ne manquera pas de heurter la sensibilité de certaines rancœurs à l’affût mais le mal est déjà fait et la réaction devait lui être à la hauteur, Patience!
Oui, sachez de prime à bord que je ne suis motivé d’aucun agenda de défense d’un homme avec qui je ne partage désormais que l’ascendance servile, l’idéologie d’une initiative créée voilà il y’a 10 ans passés et l’idéal d’une Mauritanie égalitaire, ni d’aucune intention de vengeance, encore moins de rancune contre mes cousins de race Halpoularens car avec eux je partage la souffrance du martyr et de la discrimination mais aussi la paix de l’âme vivante et morte, n’oubliez pas que je suis né dans les environs de Tékane (diwanTékane) terre de mes ancêtres mais aussi les ancêtres de Moustapha Boli Kane dit Seidou Kane et de mon président de parti Dr Hamidou Baba Kane ( hamdou pour les intimes). Encore une fois de plus ces propos ne sont point généralisant mais justes dressés contre les mauvaises langues auxquelles il faut rendre la dent.
La communauté haratine, comme disait feu Seidou Kane : « elle est aujourd’hui à la foi désirable et redoutée de la classe politique mauritanienne qui cherche soit à s’inscrire dans son mouvement d’émancipation pour ne pas être surprise le moment venu soit à la manipuler dans ses intérêts ».
C’est vrai, cette communauté forte de plus 50%, même si on sait que les statistiques sont un secret d’Etat surtout en Mauritanie est racialement noire et linguistiquement Hassanophone ce qui fait d’elle un groupe propice d’enjeux des rapports de force et des représentativités démographiques entre deux communautés qui, depuis l’aube des temps se regardent en chien de faïence.
Mais ce qui est révélateur aujourd’hui, se sont les deux bords extrêmes de ces deux segments imbus de chauvinisme, et de condescendance particulièrement contre l’élite d’origine servile, sur la quelle ils versent leurs diatribes haineuses et méprisantes, et il n’est pas rare d’entendre les uns dire HARDANI KO HARDANI TANE et les autres IBEIID ITEM LA IBEIID ; les uns la considèrent comme étant le bras séculier et l’instrument de frappe de ceux qui ont le monopole des pouvoirs( j’ai encore dans l’esprit comme c’était hier en 2007 dans la salle de conférence de l’IPG à Dakar lors des journées culturelles de l’institut les propos tenus devant plusieurs nationalités par le professeur Abderrahmane N’gaidé :
« les haratines à ascendance servile furent et ce depuis toujours les exécutants des basses et sales besognes de la communauté beyadane contre nous les noirs en Mauritanie ». Reprenant la parole l’éminent professeur a été surpris par les vérités d’un hartani certes d’allures peulhs de visu les tirant certainement de l’un de mes ancêtres côté grand-mère maternel un dénommé Sambe Elvoulani (Sambe le peulh) qui avait débarqué dans le sud Mauritanien milieu des années 1800, les autres la prennent comme le danger du futur surtout avec le rapprochement enregistré ces dernières années avec leurs ennemis de toujours.
Les uns veulent qu’elle soit avec eux et les autres veulent qu’elle soit contre les autres, bref, je leur répondrai par ce que disait le professeur journaliste Mohamed Sneibe petit frère du martyr Sidi Jaber dans l’une de ses brillantes interviews, il faut laisser les haratines êtres eux même.
Par ailleurs, et caressant le rêve du feu Moustapha Boli Kane qui le tenait à cœur, la création d’un lien organique entre tous les opprimés, j’avais plusieurs fois à titre individuel entrepris des initiatives de rapprochement IRA-MPR ; la dernière datant de plus de 2 ans était officielle car mandat fut donné à Seidou Kane Junior et moi par le directoire du parti pour le même objectif.
Malheureusement ces tentatives sont restées vaines. Pour rappel le MPR est le seul parti qui reconnait dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG) les haratines en tant que communauté nationale. Après l’autodafé de certains livres du rite malékite, alors que l’exécutif avait brandi des menaces sévères le 28-4-2012 devant une foule de couleur venue à la présidence ; menaces réitérées en conseil des ministres le 3-5-2012 à l’encontre des auteurs de cette incinération, en ces moments difficiles le Président Kane Hamidou Baba dans une émission sur la TVM dénommée Elhiwar (Dialogue), alors que le MPR appartenait à la majorité présidentielle, était le premier à prendre la défensive de Biram et compagnons.
Nonobstant ceci nous au parti, nous n’avons pas été offusqués de l’alliance RAG/IRA-SAWAB ; au contraire nous leurs avons souhaité bonne chance, estimant ce rapprochement comme étant une station de lutte comme les autres et que seule l’histoire jugera. Notre souhait que cette alliance ne mettra pas ce qui reste de la ferveur abolitionniste qui avait galvanisé tant de foules et suscité beaucoup d’espoirs dans les forces des ténèbres comme ce qui fut AC en son temps, d’autant plus que l’un des artisans de cette dernière alliance en la personne d’Oumar Ould Yalli était aussi un des responsables du pacte AC-APP. Attention ! Les erreurs en politique se payent cash.
Les haratines ne sont pas dédouanés car en partie ils sont responsables du trébuchement de leur lutte. Dans une contribution passée intitulée « Les Harratines : Communauté entre l’enclume et le marteau, parcours de lutte », j’avais écrit : « les initiatives et alliances contre nature à visée électoraliste et politique, à intérêt individuel ou groupal; les luttes de positionnement et de leadership au détriment de la cause principale aboutissent dans la plus part des cas à l’éclatement des structures et à la dispersion des forces ».
En fin je dirai à qui veut l’entendre, je peux comprendre l’amertume et le remord de certains mais jamais leur accepter l’offense de ma communauté la leur aussi (les Harratines); et que la marche de ces derniers vers leur émancipation demeurera irréversible car ses enfants nés dans les Adwabas et la périphérie excédée ont grandi et appris.
A bon entendeur salut!
Maham Ould Youssouf
Membre fondateur du Mouvement Pour la Refondation (MPR)
Et Président de sa Commission des droits de l’homme