Histoire de l’esclavage et de ses vestiges aux États-Unis/ Par Larry André, Ambassadeur des Etats-Unis en Mauritanie

Histoire de l'esclavage et de ses vestiges aux États-Unis/ Par Larry André,  Ambassadeur des Etats-Unis en Mauritanie

Thomas Jefferson a écrit en 1776 dans notre Déclaration d’Indépendance de la Grande-Bretagne, « Nous tenons comme évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux, ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables, parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur» .

L’engagement philosophique de Jefferson à l’égalité humaine, ne s’est malheureusement pas étendu aux esclaves qu’il possédait. Pourtant Jefferson savait que la question de l’esclavage menaçait l’unité de notre jeune nation. L’échec des Américains à mettre fin à l’esclavage à la naissance de la nation a conduit près de 100 ans plus tard à une guerre civile sanglante qui a presque détruit notre unité nationale.

Après cette terrible guerre, le peuple américain a adopté le 13ème amendement à notre Constitution en 1865: «Il n’existera dans les États-Unis, et dans toute localité soumise à leur juridiction, ni esclavage, ni servitude involontaire, si ce n’est à titre de peine d’un crime dont l’individu aurait été dûment déclaré coupable » .

Bien que le treizième amendement à la Constitution des États-Unis ait aboli définitivement l’esclavage légal aux États-Unis, les vestiges de l’esclavage demeurent toujours 150 ans plus tard. Ces vestiges sont visibles dans les disparités en matière de revenus médian des ménages, le chômage et d’autres données sociales, politiques et économiques qui montrent que les descendants d’esclaves, en tant que groupe, n’ont pas encore atteint la place qui les sied dans la société américaine comparés aux Américains d’autres origines.

Nous, les Américains, en tant que peuple, et notre gouvernement en tant que représentants des élus du peuple, devons continuer à nous efforcer pour atteindre nos idéaux d’égalité. Pendant ma vie, je signale que des progrès spectaculaires ont été accomplis, mais il reste encore beaucoup à faire.

Bien que l’esclavage comme une institution légale ait été aboli, des pratiques illégales telles que le travail forcé et la servitude domestique continuent d’exister aux États-Unis. Ces crimes, considérés comme aspects de la «traite des personnes», sont combattus par les forces de l’ordre et les autorités judiciaires.

La traite des personnes se produit lorsque quelqu’un est soumis à des travaux ou services par la force, la fraude ou la coercition. Aux États-Unis, les trafiquants sont arrêtés, poursuivis, reconnus coupables et condamnés à la prison. Malheureusement, chaque année, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont exploités et laissés à la merci des trafiquants d’êtres humains, à la fois dans leur propre pays et à l’étranger.

Selon une estimation de l’Organisation Internationale du Travail en 2012, il y a plus de 20 millions de victimes de traite des êtres humains à travers le monde. Presque tous les pays dans le monde sont affectés par la traite des personnes. Les États-Unis publie une évaluation annuelle de la traite des êtres humains dans tous les pays, y compris le nôtre (disponible en ligne à http://go.usa.gov/NS9P). Notre rapport de 2014 constate que « Les États-Unis est un pays d’origine, de transit et de destination pour la traite des hommes, femmes, et enfants » . Le rapport énumère les mesures que notre gouvernement et ses partenaires de la société civile prennent pour éradiquer cette honteuse pratique.

Dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes dans notre pays, les États-Unis s’efforce de devenir « une union plus parfaite », comme il est écrit dans le préambule de notre Constitution. Comme un Américain qui aime son pays, je ne peux pas accepter qu’aucun de mes compatriotes ne souffre d’une telle condition de cette extrême dépendance, qui est indigne de tout être humain. Certains Américains se disputent pour savoir si des pratiques telles que le travail forcé doivent être définies comme «esclavage» ou «esclavage virtuel» ou «traite des êtres humains », ou un autre terme.

Quant à moi, je me préoccupe moins sur le terme approprié à utiliser pour ces pratiques criminelles que ce que je fais au sujet de mettre fin à ces pratiques…

Arrêter cette exploitation humaine aux États-Unis exige que le gouvernement américain, la société civile, les médias, les chefs religieux, les dirigeants politiques et tous les Américains de bonne volonté travaillent ensemble pour identifier et libérer les victimes de la traite des êtres humains, de tenir les trafiquants d’êtres humains et ceux qui profitent de leurs crimes responsables de leurs actes, et de réformer les attitudes, les institutions et les politiques sociétales qui empêchent les victimes de la traite, et de nombreux descendants d’esclaves américains, de jouir pleinement de leurs droits et des chances en tant que membres égaux de notre société.

Nous exhortons tous les pays à se joindre à nous pour assurer que chaque être humain- homme, femme et enfant dans le monde vive dans la liberté et la dignité.

Larry André, Ambassadeur des Etats-Unis en Mauritanie