Très attendu ce jeudi 1er avril 2021 à Toujounine, le député à l’Assemblée nationale et président du mouvement international IRA, Birame Dah Abeid, compte rendre une visite au centre d’état-civil de ce vaste département de Nouakchott-Est. Comme dans ses précédentes visites à El Mina et à Teyarett où il a été accueilli par des centaines de citoyens mauritaniens en bute contre l’obtention de papiers d’état-civil, le défenseur des droits de l’homme plusieurs fois primé sur le plan international, devrait s’enquérir des difficultés rencontrées par les centres d’état-civil, ainsi que les raisons de la non-délivrance des documents à plusieurs demandeurs.
A El Mina et à Teyarett, Birame Dah Abeid avait écouté les doléances des citoyens avant de s’entretenir avec les directeurs des centres.
Ces derniers se sont plaints non seulement des coupures incessantes d’électricité, mais aussi de la faible connexion à Internet, ce qui ralentit lourdement le travail des centres d’état-civil.
Ajouté à ces difficultés d’ordre technique, les nombreuses conditions et procédures pour l’obtention des papiers d’état-civil. Parmi ces difficultés, selon l’un des employés du centre de Teyarett, l’absence d’actes de mariage de plusieurs citoyens, ce qui rend difficile l’enrôlement de leurs enfants. De nombreuses femmes divorcées ont perdu toute trace du père de leurs enfants, sans compter le refus de plusieurs d’entre eux, de transmettre leurs pièces à leur ex-épouse pour enrôler leurs enfants.
Beaucoup de citoyens se sont plaints du choix porté sur le recensement de 1992 comme condition sine qua none pour se faire enrôler. Or, d’après plusieurs personnes rencontrées, les enquêteurs de l’époque n’ont pas pris la peine de revenir dans beaucoup de ménages où des membres s’étaient absentés du domicile au moment de leurs passages. Résultat rocambolesque, dans une même famille, certains sont enrôlés et d’autres courent encore derrière leurs papiers, alors que leurs frères ou sœurs en disposent.
Ainsi, le nombre d’apatrides, notamment les enfants, ont atteint des seuils intolérables. Beaucoup d’enfants n’ont pas pu ainsi dépasser la 6ème année, faute de carte d’identité pour participer aux concours d’entrée en 1ère année du Collège, passer le brevet ou le baccalauréat.
Il y a quelques jours, les autorités mauritaniennes ont pris une décision salvatrice, en levant l’obligation de pièces d’état-civil aux concours scolaires nationaux.
Cheikh Aïdara