La contre-offensive est lancée. Alors que son discours contre le séparatisme islamiste a été «tronqué» voire «manipulé» par certains pays arabo-musulmans, Emmanuel Macron a décidé de répondre lui-même à ses détracteurs.
Le président de la République a en effet accordé un entretien de 55 minutes à Al Jazeera, qui doit être diffusé samedi 31 octobre à 17 heures, après avoir été enregistré vendredi à l’Élysée.
La chaîne qatarienne, qui émet en anglais, en turc, et en serbo-croate, revendique plus de 25 millions de téléspectateurs, notamment dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle fait partie des médias «où ses propos des Mureaux ont été deformés, voire caricaturés», justifie un proche. «Le chef de l’État souhaite expliquer sa vision de manière apaisée», ajoute-t-on de même source.
Dans l’interview – qui sera diffusée en arabe mais dont la présidence devrait publier un transcript français – Emmanuel Macron «réexplique», selon son entourage, «les fondements de notre modèle français». À savoir «les valeurs de la République, la liberté de la presse, la liberté de dessiner et de caricaturer». Au cours de cet entretien, il affirme : «Je comprends qu’on puisse être choqué par des caricatures, mais je n’accepterai jamais qu’on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c’est notre vocation de les protéger».
Il en profite également pour réaffirmer sa volonté de lutter contre le terrorisme sur le territoire national, et se défend de vouloir stigmatiser les musulmans. Une réponse à tous les chefs d’État ou de gouvernement qui l’ont accusé de telles intentions ces dernières semaines. Et qui ont alimenté à la fois la campagne de boycott qui vise la France, et la campagne de haine qui cible le président.
Des territoires palestiniens au Bangladesh ou à la Somalie, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran et le Liban, les manifestations violentes se sont multipliées contre le chef de l’État. Une figurine à son effigie a été pendue, son portrait a été piétiné, et le drapeau tricolore a été brûlé. Avec, chaque fois, des menaces exprimées dans les cortèges et par leurs leaders. Preuve qu’il y avait urgence à réagir.
Par Arthur Berdah