Voix des femmes est un collectif de jeunes femmes mauritaniennes qui vise à donner un espace régulier d’expression et d’échanges aux femmes, partout en Mauritanie depuis 2015. Les membres luttent pour l’émancipation des femmes et la défense de leurs droits.
Pour Cridem, Babacar Baye NDIAYE est allé à sa rencontre pour qu’elle nous parle davantage du collectif « Voix des femmes » qui milite en faveur d’une loi pour améliorer le sort des femmes et filles mauritaniennes. Avec beaucoup d’optimisme et d’engagement pour des lendemains meilleurs…Entretien.
CRIDEM : Que vise cette campagne sur ce projet de loi ?
Permettez-nous de faire un petit rappel du contexte. Au lendemain de l’annonce du passage et de la validation du projet de loi devant le conseil des ministres par le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), nous avons assisté à une forte campagne de désinformation sur le projet de loi. En analysant les arguments avancés par ses détracteurs, nous nous sommes rendu compte que non seulement les informations relayées sont fausses, mais qu’en plus, une confusion était faite entre ce projet de loi intitulé « Projet de loi relatif à la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles » et celui de 2017 sur « les violences basées sur le Genre ». Il fallait agir !
En lançant cette campagne, le collectif s’est fixé deux objectifs, le premier est de faire connaitre le projet de loi au public mauritanien, en le rendant le plus accessible possible, le deuxième, de soutenir et de suivre le processus de ce dernier jusqu’à son adoption par le parlement.
CRIDEM : Concrètement comment comptez-vous la mener ?
La campagne a débuté le 26 Aout 2020 et elle durera deux mois. La campagne est virtuelle. Le projet de loi n’était à la base disponible qu’en deux langues, en arabe et en français. Etant conscient de la non-accessibilité de l’écrasante majorité de la population à ces deux langues et pour toucher un large public, le collectif Voix des Femmes a fait traduire le projet de loi dans les différentes langues nationales (Pulaar, Soninké et Wolof) et a diversifié les formats de sensibilisation.
En effet, le collectif a fait appel à différents visages et profils de militants et militantes des droits humains mauritaniens pour faire des vidéos sur le contenu du projet de loi dans 5 langues (Soninké, Wolof, Pulaar, arabe et français), des visuels et podcasts en arabe, Pulaar, Wolof, Soninké et en français. Tout ce contenu est diffusé sur les pages du collectif sur les réseaux-sociaux. Chaque semaine, un contenu diversifié est diffusé dans une langue sur les pages sur les réseaux-sociaux (Facebook, Twitter, Youtube, instagram).
CRIDEM : Qu’est-ce que ce projet de loi apporte à la femme mauritanienne ?
Il viendra combler un vide juridique, apportera un soutien en termes d’accompagnement et de prise en charge sociale, psychologique, sanitaire, juridique pour les victimes, de permettre un meilleur travail sur la prévention et la protection. La quasi-totalité de ces services n’est offerte que par des organisations de la société civile qui manquent très souvent de moyens.
Cette loi est loin d’être parfaite, mais si elle est votée, ça sera un pas de franchi et une bataille de remporter dans la lutte pour les droits des femmes. Nous invitons tout le monde à prendre connaissance du contenu du projet de loi et de le soutenir. Nous lançons un appel aux député.e.s pour voter ce projet de loi le plus rapidement possible.
Lien des pages sur les réseaux sociaux :
Facebook : Voix des femmes en Mauritanie
Instagram : Voixdesfemmes_
Twitter : voix des femmes_
Youtube : Voix des femmes en Mauritanie
SoundCloud : voix des femmes
Source : Rédaction de Cridem