Les autorités mauritaniennes sont en guerre contre la corruption. En effet, la justice vient de saisir près de 20 milliards d’ouguiyas, sur fond des dossiers de corruption objet de l’instruction, sur la base d’un rapport établi par la commission d’enquête parlementaire dont les résultats lui avaient été transférés au début d’aout dernier, selon la presse locale.
Certaines sommes de cette saisie étaient placées dans des comptes bancaires, tandis que d’autres ont été retrouvées dans les villas des responsables impliqués dans ce rapport de l’enquête anticorruption en Mauritanie.
Après cette pêche fructueuse, la justice mauritanienne promet d’aller jusqu’au bout de ses prospections, afin de mettre la main sur tous les « voleurs » des biens publics.
Les noms de l’ex-chef de l’Etat, de membres de sa famille et de ses gouvernements successifs ont étés cités dans des dossiers suspectés de corruption. Selon Sahara Medias, dans une toute prochaine étape les avoirs extérieurs de l’ancien Président Mohamed O. Abdel Aziz, devront être gelés.
Selon la même source, les enquêteurs ont déjà gelé ses avoirs déjà découverts en Mauritanie, en plus des comptes et des avoirs de toutes les personnes concernées par l’enquête parlementaire.
Toutes ces mesures interviennent dans le cadre de l’enquête préliminaire entreprise par la police chargée de la lutte contre les crimes économiques et financiers sur des présomptions de corruption imputées à des hommes d’affaires et des dizaines de responsables lors du pouvoir de l’ancien Président. Tous les avoirs et les biens découverts jusqu’ici ont été d’ores et déjà gelés, en attendant l’aboutissement de l’enquête en cours.
Cette mesure aurait touché un compte bancaire au nom de l’ancien Président Mohamed O. Abdel Aziz, sur lequel étaient virés ses salaires et dont le solde est de 800 millions d’anciennes ouguiyas, en plus d’autres comptes bancaires, sociétés, usines et immobiliers appartenant à des proches et des membres de la famille de l’ancien Président. Pour le moment seuls les avoirs disponibles en Mauritanie ont été gelés.
Cependant, les avoirs se trouvant à l’extérieur et sur lesquels pèsent des présomptions de corruption seront gelés lors de la prochaine étape, quand le dossier sera transmis par la police à la justice. Les enquêteurs avaient demandé aux banques mauritaniennes de leur communiquer les relevés bancaires et le mouvement des avoirs appartenant à des dizaines de sociétés et personnes impliquées dans l’enquête.
Par Dale Abraham Sarr