Tous, sans exception, lui ont exprimé leur totale confiance et se sont engagés avec lui dans son projet de construction d’une Mauritanie qu’il veut « nouvelle ». Cette configuration rappelle à bien des égards celle qui a prévalu au lendemain du coup d’Etat contre le président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya en 2005.
A l’époque, les hommes politiques, toutes tendances confondues, les acteurs de la société civile, les notabilités, avaient été convaincus de la sincérité de l’ancien chef d’Etat, Feu Ely Ould Mohamed Vall de remettre sur les rails du développement, le train de la Mauritanie.
Comme en 2005, des voix se sont, de nouveau, levées ces derniers jours pour refuser l’attitude de nos élites, toujours prompts à chercher le consensus et prêts à sauter sur n’importe quelle occasion, pour approcher le Pouvoir et profiter de lui.
Non ! Nous refusons, l’union sacrée des élites ! Non ! nous refusons la polarisation de ces élites, la marginalisation de l’opposition etla diabolisation de toute morale politique fondée sur les principes immuables d’alternance pacifique. Le mise en place d’un climat socio-politique où la majorité présidentielle dispose et l’Opposition s’oppose, est le principe ultime d’émergence d’un Etat viable.
Cette marche irrésistible vers le déclin de l’entité nationale, a été largement favorisée par l’absence d’âme, à très peu d’exception près, de la classe politique, et ses errements multiples.
Une classe politique qui n’a jamais rien récusé quand il s’agit d’un hypothétique partage des dividendes de la prébende politique, qui a marginalisé la masse et proscrit le discours structurant. En Mauritanie, l’essence politique se résume en deux mots et en une attitude, les principes qui sont bafoués et le réalisme de s’agenouiller devant les détenteurs du pouvoir.
Seulement, l’Etat étant parti en vrille depuis assez longtemps, il s’agit de défendre la société contre les fous furieux de l’allégeance, et autres pléthoriques colporteurs ambulants.
C’est cela qui peut éviter l’explosion, de toutes ces frustrations enfouies, de cette révolte qui couve dans l’autre Mauritanie ; celle des exclus, celle des humiliés, celles des pères pauvres et nombreux qui rentrent le soir sans le quignon de pain habituel et qui n’osent plus regarder leurs enfants dans les yeux, et le cas échéant, contribuer à l’émergence d’un nouvel ordre démocratique.
A quoi sommes-nous parvenus après 60 années passées de transition en transition, de changement de régime en changement de régime ? A rien. On est restés » plantés là » ; toujours au degré zéro de la politique et du développement, avec en prime le retour et la légitimation du rapport à l’individu, la société, l’Etat, et le pouvoir, par la force et la violence.
On ne peut plus aujourd’hui sacrifier les idéaux universels de liberté, de justice et de démocratie sur l’autel des ambitions personnelles. Il est largement venu le temps, et la nécessité d’organiser la société de dire la vérité à ces » applaudisseurs » de mener un contrôle parlementaire, une meilleure organisation de l’armée, de ses finances, et des promotions en son sein sur des critères de mérite et de compétence verrouillés.
Il est venu le temps de voir la réalité d’en face et de lancer ce pays martyr vers un développement réel.
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