L’absence du présidentMohamed Ould Abdel Aziz à la gigantesque marche de solidarité avec les victimes des attentats du mercredi 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo et à laquelle l’avait convié le président François Hollande, a beaucoup été commentée par la presse internationale.
Selon le journal « Misr El-arabi » qui a procédé à la synthèse de ces réactions, certains ont expliqué l’absence du chef de l’Etat mauritanien à cette manifestation, à laquelle avaient pris part plusieurs de ses pairs africains, sa peur du mouvement Al-qaïda. L’organisation terroriste qui végète non loin des frontières mauritaniennes en territoire malien aurait menacé de représailles contre les chefs d’Etat qui prendraient part à cette marche.
D’autres trouvent que Mohamed Ould Abdel Azikz en veut à la France et à l’Europe, et cela à double titre. D’abord, l’ensemble européen aurait refusé de renouveler les accords de pêche aux conditions fixées par son pays, et qu’ensuite son parlement a condamné la Mauritanie à cause de l’emprisonnement du leader d’IRA (Initiative de résurgence abolitionniste),Birame Dah Abeid et ses amis.
Les prévenus d’IRA jugés en fin décembre dans la ville de Rosso où ils sont incarcérés depuis plus d’un mois attendent d’ailleurs le verdict du tribunal le 15 janvier procbain.
Si la décision de Mohamed Ould Abdel Aziz à ne pas assister à la marche de Paris a été bien accueillie par une frange des Mauritaniens, d’autres y ont vu une réaction politique à la hauteur des dissension qui l’opposent aujourd’hui à laFrance et à l’Europe.
Mais la Mauritanie pourra-t-elle se payer le luxe d’engager un bras-de-fer avec l’ensemble européen qui reste son principal partenaire, et avec la France, acteur incontournable du jeu politique mauritanien ?
Certains observateurs voient en effet d’un mauvais œil, la prise en otage progressive de Mohamed Ould Abdel Aziz par des groupuscules influents du Salafisme et du nationalisme arabe qui le poussent vers la radicalisation avec l’ancienne métropole.
Cette assertion serait attestée par ses sorties fréquentes en tenue salafiste chaque fois que la « religion s’était senti menacée », l’autodafé des recueils de la jurisprudence en 2012 et l’écrit blasphématoire de Mohamed MKheïtir en 2013. Appuierait ce point de vue, les fréquentes audiences qu’il a accordées au groupe« Daawa Wa Tabligh » ainsi que ses affinités de plus en plus poussées avec les tenants du wahabisme en Mauritanie.
MOMS
Source : L’Authentique (Mauritanie)