Cette réunion et cette déclaration font suite à la réunion de lundi des ministres des Affaires étrangères et de la Défense du G5 Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie) et français. Lors de cette réunion, les participants ont « souligné l’importance de l’envoi dès que possible d’un bataillon tchadien dans la zone des trois frontières » entre Mali, Niger et Burkina Faso.
Mardi, comme en témoigne la déclaration, un appel a été lancé pour « fournir un soutien renforcé au bataillon tchadien de la Force conjointe, qui constitue un élément essentiel de la stabilité dans le fuseau Centre et pour la génération de la Force multinationale mixte ».
C’est bien là le seul point intéressant des deux rencontres: la participation tchadienne aux opérations dans la zone des Trois frontières.
On se souviendra qu’en janvier, le président tchadien Idriss Déby avait accepté d’envoyer un bataillon supplémentaire de 480 hommes dans la région des trois frontières, au sein de la Force du G5 Sahel.
On se souviendra aussi du rétropédalage de Déby qui, le 10 avril, a annoncé que son armée, allié clé de la force française Barkhane au Sahel, allait cesser de participer à des opérations hors des frontières tchadiennes.
Et, enfin (?), on n’oubliera pas, second rétropédalage, que ce même président tchadien serait revenu sur cette décision après une « clarification » avec Paris, Florence Parly déclarant que le Tchad « va engager comme cela avait été prévu initialement un bataillon au nord du Niger ».
Pas de confirmation pour l’heure de la part de la présidence tchadienne qui met en avant l’épidémie de Covid-19:
Pour le porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya Hissein, son pays reste sur le front mais il demande un meilleur partage de la lutte contre les djihadistes. Et de l’aide…
« La question va être examinée. Si on a des moyens nous sommes prêts à accompagner. Malheureusement, vous avez constaté qu’au niveau du lac Tchad, les derniers événements ont été sanglants. Nous nous estimons lâchés puisque ce n’est pas seulement le travail du Tchad mais c’est un travail qui doit être fait par tous les pays de la sous-région, avec l’appui de la communauté internationale.
Nous n’hésitons pas à défendre les positions africaines. Tout ce qu’on demande, une fois de plus, c’est un accompagnement technique, matériel et en terme de renseignement ».
Source : Ouest-France