Monsieur le président
Nous, Résidents du quartier de la Socogim PS de Nouakchott, formant 5000 familles, informons votre haute bienveillance de la situation que nous endurons : situé en plein centre-ville de la capitale, au sud-est de Nouakchott, notre quartier est aujourd’hui, non seulement le principal dépotoir d’ordures ménagères et de carcasses d’animaux, mais plus, toutes ses rues et ruelles sont obstruées par des canaux d’écoulement des eaux usées.
En effet, après les fortes pluies de 2012 qui avaient envahi notre capitale, la Socogim Ps avait été transformée en zone recueillement des eaux d’écoulement pour leur transport hors de la ville.
Des fosses et des tranchées y avaient été construites qui avaient permis de désengorger la ville, sacrifiant les populations locales, qui devaient, elles, endurer les odeurs pestilentielles des eaux usées, mais aussi les moustiques.
Depuis, la zone a été abandonnée. Conséquences : les mouches, les moustiques, les grenouilles et même les serpents y pullulent, leur reproduction étant encouragée par la formation d’immenses espaces d’herbes.
C’est certainement ici, l’une des causes essentielles de la prolifération de maladies infantiles, voire des épidémies maintes fois signalées.
Autre fait déplorable, l’école publique « Les Mourabitounes », n’est plus qu’un fantôme laissé à la merci des aléas climatiques. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un mirage au milieu de hautes herbes, d’eaux usées et de reptiles. C’est ici pourtant où ont été formés initialement des nombreux cadres sortis de dizaines de promotions de jeunes élèves habitant dans tous les quartiers est et sud de la ville.
Monsieur le président
Ce jour, aucune Autorité publique ne s’est présentée sur les lieux pour secourir les populations de la Socogim Ps. En son temps, votre prédécesseur avait certes mesuré l’ampleur de la situation et avait promis de nous venir en aide. En vain !
Face à cet état déplorable des faits, de nombreuses familles ont abandonné leurs maisons mais d’autres, encore plus nombreuses, constituées dans leur forte majorité de retraités qui ont servi leur pays avec abnégation, sont restées sur place, puisque ne disposant que de leur résidence dans ce quartier, comme unique bien foncier.
Monsieur le président
Considérant votre attachement profond à la sécurité de vos concitoyens et persuadés de votre combat pour le développement de notre pays, nous vous demander d’agir au plus tôt pour sauver encore ce qui peut l’être dans ce quartier.
Veuillez agréer l’assurance de nos considérations les plus respectueuses.
Abdoul Diop
Habitant de la socogim
Source : Le Quotidien de Nouakchott (Mauritanie)