Plusieurs responsables de foyers ont commencé à dénoncer le recensement sélectif pour bénéficier de l’aide sociale du fonds de solidarité annoncée par le chef de l’État le 25 mars dernier dans son discours à la nation.
Depuis lundi, plusieurs femmes se sont mobilisées devant les boutiques El emel pour se faire enregistrer. Des attroupements qu’un parlementaire, en l’occurrence Idrissa Camara (Tawasoul), avait dénoncé. À Arafat, le recensement des nécessiteux et indigents se fait dans « une maison privée » rapporte le Calame.
Ce qui ouvre la porte à toutes sortes de clientélisme, favoritisme et exclusion sur des bases et critères incompréhensibles. Jusqu’ici, les autorités n’ont pas déterminé des conditions claires d’attribution de ces aides aux populations.
À l’intérieur du pays, les populations rurales les plus vulnérables attendent également l’approvisionnement en vivres de première nécessité. Dans certaines régions, comme à l’Est du pays, on craint l’accélération de la famine, dont des poches avaient été identifiées par diverses ONG depuis des mois déjà. Dans le centre, des populations se plaignent des restrictions liées à l’interdiction des mouvements entre régions.
Au sud, le bouclage sous prétexte de « confinement » de la ville de Keadi a coupé une dizaine de villages environnants de leur principale source de ravitaillement, sans que l’Etat ne se soucie de cet aspect, en ouvrant des brèches pour que la famine ne soit pas le seul rempart contre la propagation du virus Corona. Partout dans les villages reculés de la vallée, les populations se plaignent de la chape de plomb militaro-sécuritaire mise en place, sans aucune autre mesure d’accompagnement!
Pourtant, plusieurs personnalités politiques et de la société civile nationale avaient demandé aux autorités d’assurer la sécurité alimentaire avant d’engager les mesures de confinement de certains centres urbains névralgiques. C’est ainsi que la parlementaire, Kadiata Malick Diallo (UFP) avait écrit en réaction du discours du président Ghazouani : « C’est le cas de la parlementaire Kadiata Malick Diallo ( UFP) , qui avait écrit en réaction au discours du président Ghazouani: « il me semble important d’envisager le plus rapidement possible d’étendre cette mesure à un plus grand nombre. En effet, sur la base des statistiques officielles, le nombre de pauvres est de près de 1.400.000, soit plus de 215.000 ménages (foyers). Il se pose ensuite le problème de l’identification réelle de ces foyers (pauvreté plus répandue en milieu rural) Que fera-t-on des mauritaniens qui vivent au jour le jour et qui se trouvent dans l’impossibilité de gagner leur pain quotidien du fait des mesures de restrictions nécessaires pour contenir la propagation du virus. »
Jusque-là, leur appel semble être tombé dans l’oreille d’une autorité publique qui s’agite dans tous les sens, sans faire preuve d’ingéniosité et de capacité d’anticipation. Les décisions sont prises dans la précipitation et le désordre, sans aucune coordination entre les secteurs.
Ainsi, les populations du Gorgol et du Guidimakha ont été empêchées de rentrer (à ) ou de sortir (de ) leurs régions dès 7:00h du matin, soit cinq heures avant la date prévue pour l’entrée en vigueur de la décision (12:00h).
L’Etat est interpellé, en urgence, pour trouver des solutions aux cas des populations des villages bouclés et celles empêchées d’accéder à leurs habitations habituelles ou à rentrer au pays!