Je tiens en premier lieu à féliciter notre compatriote et collègue député pour sa haute distinction du prix du courage.
Au-delà de la polémique qui a prévalu après sa déclaration à Genève, nous devons tout simplement en tirer que toute contradiction d’idées engendre au final des solutions pour notre vivre-ensemble. C’est dans cet esprit que je salue cette dynamique collective soucieuse de bâtir de consensus forts pour renforcer notre expérience démocratique et aller encore plus loin.
S’attarder au libellé du principe, c’est privilégier la forme au détriment du fond. Mais la vraie question demeure la pertinence de sujets abordés.
Le député Biram dénonce à juste titre des pratiques malheureusement encore existantes dans notre cher pays :
– l’ethnicisme à ce sujet, le premier secrétaire exécutif du parti au pouvoir (UPR) Docteur Abdallahi Ould Nem a fait une sortie médiatique appelant à sa déconstruction.
– De même pour l’esclavage, le quatrième vice-président du parti au pouvoir (UPR) Khalil Ould Teyib affirme sans détour que l’esclavage existe bel et bien en pratique et en séquelle
– Le passif humanitaire qui a connu des tentatives de règlements dont celui du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui avait suscité beaucoup d’espoirs, brutalement interrompu par le coup d’état du 06 août 2008 qui nous a valu la fameuse prière de Kaedi.
La perception que se font certains de nos concitoyens qu’une seule composante est insérée au niveau des instances de décision de l’état, de la fonction publique, du commandement militaire, du milieu des affaires a été explicitement décrite et en toute honnêteté intellectuelle par le professeur Abdoul Weddoud Ould Cheikh sur les ondes de RFI, en ces termes.
Qu’un mouvement s’est amorcé depuis le début des années 80 où on observe une régression très forte de la présence des communautés noires dans les hautes sphères de l’état et que l’expatriation de beaucoup des hauts cadres noirs témoignent aussi de la rétraction du marché de recrutement dans l’administration et d’un travail d’exclusion qui s’est accentué de façon très forte à partir des événements 89.
Les inégalités avérées, visibles par tous au niveau de tous les pans de notre société n’ont-ils pas incité le Président de la République Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani lors de sa quête des suffrages des électeurs à choisir le symbole de la balance qui traduit une réelle volonté politique de réconcilier les mauritaniens.
Son programme présidentiel « Mes Engagements » exécutés dans le respect strict de son contenu ne devrait-il pas mettre en place :
– Des institutions fortes qui mettront fin au particularisme, pour laisser la place à la république
– Une école républicaine où la pluralité culturelle en serait le levier d’actions, pour servir des passerelles d’inclusion entre toutes les composantes de notre nation.
– Une justice égalitaire et punitive pour en finir avec le passe-droit, la seule voie pour établir une citoyenneté
– Une politique sociale inclusive pour lutter contre la pauvreté, voire l’éradiquer
Ainsi, considérant tous ces constats précités, je m’interroge beaucoup plus sur les raisons profondes qui ont mené à temps d’engouements suscités par cette déclaration qui pourtant résume en partie une situation observable et palpable par tous les bords politiques et tous les honnêtes observateurs.
En ce qui concerne l’unité nationale, ceux qui sont dans les instances de l’état doivent inclure la diversité dans toutes les prises de décisions, pour que les générations futures puissent la recevoir avec fierté en héritage, alors les efforts ne seront plus accusateurs mais plutôt complices au tour de cette référence que nous avons en commun qui est ce grand pays la Mauritanie.
Source : Ogo Bakary Coulibaly