Cependant, ces conventions et les lois élaborées dans le souci de les traduire dans législation nationale (lois de 2015 relatives à l’interdiction de la torture, de l’esclavage, mise en place du MNP et Aide judiciaire), demeurent quasi-inconnues dans les secteurs concernés par l’application des lois.
Ce qui implique qu’elles restent non appliqués sur le terrain et la société civile dans sa majorité n’en est que vaguement informée. Les premières victimes de cette situation chaotique sont les justiciables notamment les jeunes et les femmes. Selon la Stratégie Nationale de la Jeunesse, cette frange représente près de 70 % de la population, les femmes en sont 52 %.
Or ces catégories sont, non seulement discriminées, stigmatisées et exclues de la participation et de la concertation mais elles sont encore fréquemment exposées à toutes sortes de violence, abus et injustice face à une impunité qui perdure. Et ce, paradoxalement à un moment où les Objectifs du Développement durable (ODD) imposent de ne laisser personne de coté d’ici à 2030 et où, sur le plan national, la nouvelle Stratégie de la Croissance Accélérée et de la Prospérité Partagée (SCAPP 2016-2030) ambitionne l’atteinte desdits ODD.
Préoccupée par cette situation, l’Association Mauritanienne d’Aide aux Nécessiteux (AMANE) souhaite fortement contribuer à l’avènement d’un changement de mentalité positif et à l’adoption d’une culture démocratique basée sur une justice efficace prenant en compte le point de vue d’une société civile avisée et l’évolution des droits de l’homme.
C’est à travers l’exécution du projet : « Société civile pour une justice bien traitante » Numéro d’activité : DAK 2906- 04 SHIRAKA 2019 AMANE, financé par le Royaume des Pays-Bas. Qu’AMANE compte gagner du terrain sur le champs de la Justice en exploitant la force des organisations de la Société Civile moyennant un renforcement des capacités de ces dernières avec l’acquisition d’outils efficaces pour une sensibilisation méthodique des citoyens à la connaissance de leurs droits et renforcer la participation des jeunes et des femmes dans le domaine public).
Mais aussi en informant les acteurs de la justice sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux de protection et de respect de la dignité inhérente à la personne humaine et en les sollicitant sur les droits violés par les situations extrêmes, depuis la peine de mort, la peine capitale, la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants.
Ce mercredi 26 février le dernier des 3 ateliers du second volet du projet a été organisé dans la commune de Dar Naim.
A ce jour, le projet a permis de renforcer les connaissances de 60 membres d’associations et réseaux des droits humains à Nouakchott, grâce à l’Education aux droits humains et 75 responsables d’application de la loi sont sensibilisés sur les principaux traités des droits des personnes détenues ratifiés par l’Etat et sont relativement avisés sur la potentialité valide de peines alternatives et plus adaptées à notre époque.
Reste à mettre en œuvre le troisième volet du présent projet dans les mois qui viennent.
La présidente
Sektou MOHAMED VALL