Un document dans lequel cet élu tire également la sonnette d’alarme au sujet de la montée de l’intolérance religieuse et le fanatisme, exprimant la crainte de voir la Mauritanie suivre la pente périlleuse du Nigeria, «seul pays d’Afrique avec une présence de Daesh».
Prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’Homme, Biram est également un double candidat malheureux à l’élection présidentielle, se classant deuxième avec plus de 18% des suffrages à l’occasion du scrutin du 18 juin 2019, dont il a jugé les résultats non conformes au verdict des urnes.
Parlant des exactions commises à la fin des années 1980, le député a affirmé: «Mon pays a déporté, spolié, humilié par milliers et massacré des centaines d’individus impunément. Une loi de 1993 protège les présumés tortionnaires de toute poursuite.
Une version conservatrice et ultra liberticide de l’Islam y est pratiquée. Elle sert de bouclier à une monumentale entreprise d’exclusion et de prédation. L’essentiel des richesses du pays revient à une ultra minorité issue de l’ethnie arabo-berbère, celle de nos anciens maîtres. Je parle de la République Islamique de Mauritanie, un Etat, ébauche d’une modernité de façade, mais encore sous l’emprise d’un obscurantisme séculaire.
Depuis 1978, date du premier putsch militaire, nous combattons d’une génération à l’autre, et souvent seuls, à mains nues, des oligarchies prétoriennes qui se transmettent le pouvoir».
Dans son exposé, Biram Dah Abeid a également critiqué le refus par l’administration de délivrer un récépissé de reconnaissance à l’IRA, organisation créée depuis plus de 10 ans.
La réunion de Genève fait un état des lieux de la situation des droits humains dans tous les pays membres de l’ONU.
A signaler que depuis son investiture le 1er août 2019, le nouveau chef de l’Etat mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, a initié des rencontres régulières avec ses opposants, parmi lesquels notamment Biram Dah Abeid.
Des audiences qui ont permis à Ghazouani d’écouter les points de vue et opinions de tous sur la situation politique, économique et sociale du pays.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya