Le sommet entre le président français et les 5 chefs d’Etat du Sahel qui vient de se tenir à Pau est considéré par les observateurs comme une rencontre de clarification politique sur BARKHANE et un aveu d’echec militaire sur le terrain sur un fond d’espoir d’une coalition internationale contre les Djihadistes.
En attendant Paris renforce BARKHANE avec l’envoi prochainement de 220 soldats. C’est le président en exercice du G5 Sahel qui donne le ton au cours d’une conférence de presse commune entre le président français et ses hôtes africains.
2019 est une année difficile particulièrement pour le Burkina le Mali et le Niger constate le president Kabore qui pointe les assauts repetes et meurtriers dans ce triangle devenu sanctuaire du Djihadisme ou plus de 200 soldats ont trouvé la mort sans compter les civils devenus des cibles depuis quelques mois.
Une crise humanitaire sans précédent depuis 2013 avec des milliers de déplacés. Ce nouveau visage de la guerre commence à exacerber la société civile qui s’interroge sur la force française avec 4500 soldats et la MINUSMA avec 13000 casques bleus.
La France au banc des accusés balayée d’un revers de main par Macron très remonté surtout contre ce sentiment anti français très visible maintenant en particulier au Mali.Le président français est monté sur ses grands chevaux pour rétorquer à un journaliste malien que c’est son armée qui est garante de la stabilité et de la sécurité au Mali.
Pour les observateurs ce qui est nouveau les participants ont avoué ensemble pour la première leurs difficultés à obtenir des résultats concrets sur le terrain des combats contre les islamistes.
Les deux parties sont conscientes que l’ennemi numéro un est maintenant la nébuleuse islamiste du Grand Sahara qui nécessitera une meilleure coordination de commandement entre la force conjointe et BARKHANE et la constitution d’une coalition internationale sans laquelle la France ne peut à elle-seule venir à bout des terroristes.
Finalement la clarification politique s’est révélée comme un consensus sur la poursuite de l’engagement militaire français au Sahel et l’acceptation par les chefs d’etat africain de restaurer l’Etat. Une faiblesse exploitée par les Jihadistes pour cibler les écoles dont plus de 2000 sont fermées aujourd’hui dans les trois pays devenus des territoires du Jihadisme.
Au delà de cette crise du Lac Tchad c’est la crise libyenne qui refait surface. Une conférence organisée par l’Allemagne se tiendra dimanche prochain. Un rendez-vous auquel participera la Mauritanie qui assurera la prochaine présidence du G5 Sahel.
Cherif Kane
Source : Kassataya (France)