A l’ouverture de la rencontre, le professeur Abdallahi Hmeyada a été désigné par ses pairs au poste de président du Conseil scientifique du banc d’Arguin qui est, pour rappel, un conseil consultatif. Puis, le directeur général du parc national du banc d’Arguin a exposé la vision et les objectifs de son institution mais également les espoirs placés en ce conseil scientifique dans la conservation et le développement du PNBA.
« Nous, on fonde, tout notre espoir au niveau du parc national du banc d’Arguin, sur notre conseil scientifique. Nous pensons que toute la valorisation du parc ne peut passer qu’à travers la recherche scientifique, à travers l’avis scientifique et que la conservation, elle aussi, ne peut être faite dans pareille aire marine, que par l’avis qui va être donné. C’est là notre alerte », indique Me Ali Mohamed Salem.
« Nous sommes en train de nous détacher de la navigation à vue », explique en substance le directeur général du Parc national du banc d’Arguin (PNBA), Me Ali Mohamed Salem, affirmant avec fierté que le banc d’Arguin est « une mine qui est là, profitable à l’économie nationale ».
Mais, derrière cette euphorie, se dissimulent des inquiétudes. « Nous sommes en train d’avancer mais sur un terrain glissant. Les menaces sont tenaces et nous voulons mobiliser tout le monde pour les contenir. Nous avons beaucoup de défis et pour relever ces défis, il faut des moyens. L’engagement de l’Etat est là mais il ne peut tout faire », souligne Me Ali Mohamed Salem, rappelant que le PNBA compte s’appuyer sur une vision stratégique mettant en valeur l’argile verte et l’écotourisme sans impacter et déséquilibrer le parc national du banc d’Arguin qui souffre sur le plan local de déficit de communication.
A proximité du parc, la ville de Chami, nouvellement créée, ne cesse de s’agrandir, avec la ruée vers l’or. Ce qui inquiète le conseil scientifique du banc d’Arguin.
« L’orpaillage devient la problématique majeure au niveau de Chami. Il y’a une aire dédiée à la transformation. Le traitement des extractions au niveau des mines se fait au niveau de Chami. On a déjà un financement pour une étude environnementale stratégique de la ville de Chami du PRCM sur financement de la Fondation MAVA et qui devra être finalisée d’ici septembre de cette année », explique le directeur général adjoint du PNBA et membre du Conseil scientifique du banc d’Arguin, Ebaye Sidina.
Lors de cette réunion du conseil scientifique du banc d’Arguin, quelques problématiques majeures ont été examinées par :
● M. Paulo Catry, sur la présentation des résultats des missions de recherche sur les tortues marines,
● M. Lemhaba, sur l’évolution de pêche et de capture des sélaciens
● M. Elhadramy Ahmed Deida, sur l’utilisation de la statistique multidimensionnelle comme outil d’aide à la décision
● M. Abdoullah ebnou, sur la bathymétrie et l’hydrométrie, une composante importante pour la connaissance du fonctionnement de l’écosystème du banc d’Arguin
Conformément à une recommandation du congrès de Durban en Afrique du Sud en 2004 sur les aires protégées, le PNBA s’est doté à partir de 2017 d’un outil d’efficacité de gestion, avec l’appui du BACOMAB. Une sorte de tableau de bord qui consolide les efforts du PNBA en vue de « mieux scruter l’avenir avec beaucoup de sérénité », comme l’explique Djibril Ly, Chef Service Suivi du milieu au département Observatoire du Parc national du banc d’Arguin.
D’ailleurs, des détails relatifs à l’état de mise en oeuvre du tableau de bord de l’efficacité de gestion du PNBA ont été présentés lors de la réunion du CSBA.
« Avec ce tableau de bord, nous avons des indicateurs en ce qui concerne le patrimoine naturel du PNBA, les dynamiques socio-économiques, la gouvernance et la gestion. Nous avons des états de référence et à travers le suivi que nous faisons sur le terrain et les analyses que nous déployons pour ces indicateurs, nous sommes en capacité, sur la base des seuils, bien sûr, sur chaque indicateur, il y’a un objectif, de dire qu’on est bon ici, moyennement bon ici, pas du tout bon ici ou rien a été fait sur certains indicateurs. Donc ça nous permet de voir plus clair au regard de nos objectifs de conservation et de développement et surtout de faire des correctifs assez robustes sur nos faiblesses. Pour finir, c’est un outil de redevabibilité par rapport à nos partenaires, aux conventions que l’Etat mauritanien a signées. Ça nous permet réellement de dire comment nous allons », explique Djibril Ly.
La réunion du Conseil scientifique du banc d’Arguin (CSBA) a vu la participation de représentants du RAMPAO, de la Fondation MAVA, de Wetland ou encore de Birdlife, partenaires du PNBA.
Texte & Photos |
Par Babacar Baye NDIAYE, de retour au PNBA
© CRIDEM 2019
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