« Nous pouvons confirmer que les autorités américaines ont révoqué le visa d’entrée aux États-Unis du procureur », a signalé le bureau de Mme Bensouda à Reuters dans un e-mail.
La gambienne devait se rendre aux États-Unis afin d’enquêter sur d’éventuels crimes de guerre commis par l’armée américaine et ses alliés en Afghanistan.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, avait annoncé le vendredi 15 mars, une nouvelle politique de « restrictions de visas américains contre les personnes directement responsables pour toute enquête de la Cour pénale internationale (CPI) contre des militaires américains ».
« Si vous êtes responsable de l’enquête proposée par la CPI sur le personnel américain en relation avec la situation en Afghanistan, vous n’êtes pas supposé obtenir un visa, ou être autorisé à entrer aux États-Unis », avait-il mis en garde.
Le chef de la diplomatie américaine avait également annoncé que les États-Unis sont « prêts à prendre des mesures supplémentaires, y compris des sanctions économiques si la CPI ne change pas de cap ».
Le cabinet de Mme Bensouda a déclaré jeudi que le procureur de la CPI continuerait à exercer ses fonctions « sans crainte, ni faveur ».
Toutefois, un porte-parole du département d’État américain a déclaré que les membres des organisations internationales désirant se rendre officiellement à l’ONU pourraient faire une demande pour les visas diplomatiques.
« Nous recommandons aux candidats de postuler le plus tôt possible pour maximiser leurs chances d’être éligible », a conseillé le porte-parole.
Dans un rapport publié en 2016, la CPI avait indiqué qu’il y avait des motifs raisonnables de croire que l’armée américaine avait commis des actes de torture dans des lieux de détention secrets en Afghanistan gérés par la CIA.
Le même rapport avait désigné le gouvernement afghan et les talibans comme auteurs de crimes de guerre.
Les États-Unis font partie des nombreux pays, dont la Russie et la Chine, qui n’ont pas rejoint la Cour pénale internationale.
Source : BBC Afrique