Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi ses premières sanctions contre des Maliens contrevenant à l’accord de paix de 2015, selon des sources diplomatiques qui ont souligné que de nouvelles mesures coercitives pourraient être encore prises à l’avenir.
Trois Maliens sont interdits de voyage, ont précisé ces sources. Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), de Ahmoudou Ag Asriw, un cadre du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), et de Mahamadou Ag Rhissa, un homme d’affaires appartenant au Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad (Hcua).
C’est la première fois que l’ONU cible des individus depuis l’adoption en 2017 d’un régime général de sanctions visant le Mali.
« Les sanctions visent des responsables intermédiaires à l’origine de blocages dans la mise en oeuvre de l’accord de paix, notamment parce qu’ils ont des liens avec des groupes terroristes ou ont des activités de trafic de drogue », a expliqué un diplomate sous couvert d’anonymat.
Les premières sanctions sont limitées à des interdictions de voyager mais pourraient être suivies de gels d’avoirs, a-t-il ajouté, assurant que les individus concernés se déplacent « beaucoup » entre différents pays du Sahel.
Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, né le 16 avril 1972, est accusé par l’ONU d’avoir établi depuis 2016 des bases militaires et des points de contrôle dans la région de Tombouctou. Son groupe est impliqué dans des attaques meurtrières contre des forces maliennes, revendiquées par un groupe terroriste, le Groupe pour la défense des musulmans (Jnim).
Né le 1er janvier 1982, Ahmoudou Ag Asriw fait partie de la direction du Gatia. Il est accusé d’être impliqué dans des convois de drogue dans le nord du Mali depuis 2016 et d’avoir commis des violations du cessez-le-feu en 2017 et 2018 à Kidal. Il a mené en avril 2018 un convoi de quatre tonnes de résine de cannabis du nord du Mali vers le Niger, selon l’ONU.
Mahamadou Ag Rhissa, né le 1er janvier 1983, est influent dans la région de Kidal dans le nord du Mali. Suspecté de participation à des activités terroristes, il est aussi accusé d’être impliqué dans un trafic de pétrole entre l’Algérie et Kidal et dans un trafic de migrants. Il s’est rendu coupable de travail forcé, de punitions corporelles, d’emprisonnement et d’exploitation sexuelle, selon l’ONU.
Au Mali, des zones entières continuent d’échapper au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré l’accord de paix avec l’ex-rébellion à dominante touareg censé isoler définitivement les jihadistes. Ces dernières années, ces attaques se sont étendues au centre et sud du Mali ainsi qu’au Burkina Faso et Niger voisins.
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Source : Romandie News