« En Mauritanie, peu de survivantes d’agressions sexuelles osent s’exprimer », indique le rapport. Lorsqu’elles le font, elles se retrouvent souvent brimées par la police et les autorités judiciaires, qui « ne respectent ni leurs droits, ni même leur dignité ». D’après Human Rights Watch, l’accès à une assistance juridique, à des soins ou à une aide sociale s’avère difficile, voire impossible.
Selon la directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation internationale, Sarah Leah Whitson, la solution serait « que les forces de l’ordre et le système de santé publique cessent de traiter les victimes comme des suspectes, les soutiennent lors de leurs démarches judiciaires et de leur rétablissement, et traduisent les agresseurs en justice ».
Le rapport se base sur les témoignages de 12 filles et 21 femmes qui ont signalé avoir été victimes de viol, mais aussi sur l’analyse d’organisations non gouvernementales, d’avocats et de membres du gouvernement. Il évoque notamment l’histoire de Rouhiya, 15 ans, violée par un homme qu’elle était censée épouser et par trois complices. Dès que les policiers ont appris le lien entre les différents protagonistes, ils l’ont envoyée en prison pour « relations sexuelles hors mariage ».
« La pression et la stigmatisation sociales, que ce soit dans la sphère privée ou la communauté, peuvent être des obstacles majeurs à surmonter pour les survivantes de violences sexuelles », précise Human Rights Watch. Ces dernières doivent également faire face au manque de définition du viol dans le droit national, malgré la réalisation de quelques « avancées » juridiques citées par l’organisation.
Par Marie BOETTI
Source : Le Figaro (France)