Selon nos informations, Emmanuel Macron fera une visite d’État en Mauritanie, à la fin du premier semestre, avant le 31e sommet de l’UA, qui doit se tenir à Nouakchott en juillet. Une première depuis Jacques Chirac, en 1997.
Une visite plusieurs fois reportée
La note verbale de l’Élysée qui confirme ce voyage a été remise à Mohamed Ould Abdelaziz, le chef de l’État mauritanien, en décembre dernier. Le programme est en cours d’élaboration. Lors de ce déplacement, prévu sur deux jours, Macron devrait rester à Nouakchott, puis se rendre à l’intérieur du pays.
Joël Meyer, l’ambassadeur de France, et Franck Paris, le « Monsieur Afrique » de l’Élysée, gèrent ce dossier. Emmanuel Macron avait d’abord souhaité effectuer cette visite à la suite de son voyage en Tunisie et au Sénégal, début février.
Mais, côté mauritanien, on a signifié à ses équipes qu’une visite officielle était préférable. La date du 18 avril avait été retenue, avant que l’Élysée ne reporte pour des « raisons d’agenda ».
Les relations de Mohamed Ould Abdelaziz avec François Hollande auront été tendues, en coulisses, jusqu’à ce que ce dernier ne reçoive son homologue à Paris, en avril 2017, un mois avant la fin de son mandat.
Le G5 Sahel au centre des discussions
« Aziz » nourrissait plusieurs griefs contre la France, qui, selon lui, maintenait son pays en zone rouge pour les touristes et privilégiait financièrement le Sénégal, le Mali et le Niger.
Surtout, il ne voyait pas d’un bon œil que Paris attribue tout le mérite de la lutte antiterroriste à son homologue Macky Sall, et sous-estime les efforts du G5 Sahel, dont il est l’initiateur. En poste à Nouakchott depuis septembre 2014, Joël Meyer n’avait cessé d’alerter la France à ce sujet.
En revanche, entre Aziz et Macron, qui se sont rencontrés à plusieurs reprises, le courant passe très bien. Le Français apprécie le « pragmatisme » du Mauritanien. Lequel se dit satisfait de l’implication de son homologue dans la mise en place du G5 Sahel et de la force conjointe. En décembre, la France s’est engagée à débloquer 8 millions d’euros pour le G5.
Par Jeune Afrique
Source : Jeune Afrique