Mauritanie: le président Aziz accuse des ONG de semer « la haine et la division »

Mauritanie: le président Aziz accuse des ONG de semer « la haine et la division »

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a accusé des organisations de défense des droits de l’Homme de semer « la haine et la division »entre les communautés arabes et négro-africaines de Mauritanie, lors d’une conférence de presse samedi soir. 

« L’évocation de la question (des victimes négro-africaines des années 1989-1991) après les solutions trouvées avec les ayants-droits n’est qu’une manière d’inciter à la haine et à la division entre les citoyens de ce pays », a dit M. Aziz à la presse à l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie.

Plusieurs organisations de droits de l’homme en Mauritanie ont dénoncé samedi, dans des communiqués, la « pendaison en 1990 de 28 militaires négro-africains (accusés de tentative de coup d’Etat) dans la localité d’Inal » (nord), sous le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005).

Pour ces ONG, « le 28 novembre, jour de l’indépendance nationale, est perçu comme un jour de deuil et non de fête » en Mauritanie, un pays pluriethnique.

Elles ont aussi dénoncé le sort des ex-réfugiés négro-mauritaniens au Sénégal, des « réfugiés dans leur propre pays », selon elles, en raison notamment de leurs mauvaises conditions sociales.

Ces ex-réfugiés avaient été déportés au Sénégal après des violences communautaires entre les deux pays en 1989 et qui avaient abouti à des départs de populations de part et d’autre.

« Les familles des victimes (les militaires pendus en 1989-1991) qui sont les seules à pouvoir accorder pardon »
 ont été conviées à faire des propositions « en collaboration avec leurs associations, des imams et érudits » pour réparer ces exactions « graves » et « leurs propositions ont été appliquées à la lettre », a affirmé le dirigeant mauritanien.

« Dès lors que cette question a été réglée, toute évocation de ce problème n’est qu’une manière d’inciter à la haine et à la division, car nous ne pouvons pas ressusciter les morts » a-t-il martelé.

Il a rappelé avoir organisé en 2009 « une prière à Kaédi (sud) à la mémoire des victimes et des réparations matérielles ont été accordées à leurs ayants-droits ». 
Le président Aziz a également démenti l’existence de l’esclavage dans son pays. Officiellement, l’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie mais le phénomène y perdure néanmoins, selon des ONG.

Source : Mali Actu