La disparition du regretté Mohamed Saïd Ould Hamodi risque de peser sur l’avenir du Manifeste pour les droits économiques, culturelles, politiques et sociaux des Harratines. Quelle figure pour sa succession ?…Question on ne peut plus complexe !
Parmi ceux qui devraient profondément souffrir de la disparition de Feu Mohamed Saïd Ould Hamody, il y a sans nul doute le Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratine au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même.
Non pas seulement parce que l’homme fut l’une des rares personnes qui bénéficiait de l’entière unanimité de la communauté harratine, pour sa sagesse, sa grandeur d’esprit et son esprit élevé de tolérance et de modération, mais aussi et surtout, parce qu’au sein de ce regroupement, l’homogénéité n’est pas forcément acquise.
Il y a trois ans, quand des leaders harratines avaient décidé de mettre en place une organisation sociale pour réclamer plus d’attentions, voire plus de droits au profit de leur communauté, la question ne s’était pas posée de savoir, qui désigner à la tête de cette structure.
Comme il s’agissait de trouver un citoyen issu de la communauté cible, qui soit apolitique, digne, engagé, consensuel, rassembleur et au passé de référence, deux noms sortaient du lot : Mohamed Saïd Ould Hamody et Habib Ould Hemett.
Deux personnalités qui partageaient bien de dispositions en plus de ces qualités : une notoriété certaine qui dépasse le cadre communautaire et le respect du par le monde, aux grands hommes.
Si finalement Saïd avait obtenu les faveurs des intentions, c’est parce qu’il était plus âgé que son vis-à-vis, qu’il avait plus d’expérience, et surtout, c’est parce qu’il se trouvait à la retraite et avait conséquemment plus de temps à accorder à la lutte pour le droits des siens.
Plus précisément, si Habib n’avait pas été désigné, c’est parce qu’il avait d’emblée décliné l’offre, lui qui est toujours en fonction et qui nourrit encore de grandes ambitions professionnelles.
Et c’est parce qu’il se trouverait dans ces mêmes dispositions que ce dernier aurait de nouveau repoussé les sollicitations de ses pairs. Partant, la situation au sein du Manifeste est des plus complexes.
Pour nombre d’observateurs, il serait difficile, sinon impossible, de désigner l’un des membres du présent directoire du Manifeste à la présidence de ce regroupement. Pas seulement parce qu’aucun d’entre eux ne bénéficie d’une unanimité de vues et d’un respect partagé au sein du groupe mais plus, parce les courants sociaux et politiques y sont nombreux qui se disputent les pouvoirs.
Et quand on ajoute à cette situation d’intenses rivalités le fait que les personnes les plus en vue dans ledit regroupement ont chacune un « passé » plus ou moins« douteux » et que nombre d’entre elles sont considérées comme des « têtes brûlées », si elles ne sont pas « extrémistes », on imagine difficilement que l’une d’elles soient cooptées à la place du regretté Saïd.
Il faudra bien pourtant désigner un leader à la tête de ce mouvement. Une organisation condamnée à aller jusqu’au bout de ses objectifs, pour des lendemains meilleurs de la communauté harratine laissée en rade du développement alors qu’elle regroupe la majorité écrasante de la population mauritanienne.
Qui coopter alors pour la poursuite de ce combat de liberté et de développement ? Une femme ? Encore faut-il retrouver une femme de « fer », sans passé politique, qui sache dompter les fougueux et qui est prête au sacrifice ! Un sage, issu de la communauté, consensuel, actif et engagé? Existe-t-il ? Un citoyen qui n’appartienne par à la communauté haratine ? Ce serait une insulte aux haratines ! Un cadre haratine – qu’il soit en Mauritanie ou hors du pays- méconnu, mais qui aura le temps de se former ? Pourquoi pas !
En tout état de cause, un président pour le Manifeste ? Il y en aura au plus tôt.
MOMS