La confirmation de la lourde peine prononcée contre un militant antiesclavagiste jeudi 20 août montre que la Mauritanie n’a pas l’ intention de mettre un terme à la répression menée à l’encontre des défenseurs des droits humains, a déclaré Amnesty International jeudi 20 août.
Une cour d’appel située dans la ville d’Aleg, dans le sud-ouest du pays, a confirmé la peine de deux ans d’emprisonnement prononcée à l’encontre de l’ancien candidat à l’élection présidentielle Biram Ould Dah Ould Abeid, de Brahim Bilal et de Djiby Sow, après les avoir déclarés coupables d’appartenance à une organisation non reconnue, de participation à une réunion non autorisée, de non-respect des ordres de la police et de rébellion.
« La confirmation de cette peine cruelle et injuste est scandaleuse. Ces trois hommes ont été arrêtés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits et sont donc des prisonniers d’opinion. Il faut les libérer immédiatement et sans conditions », a déclaré Alioune Tine, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
« L’intensification de la répression à l’encontre des militants antiesclavagistes en Mauritanie n’a aucun fondement juridique dans un pays qui, ironiquement, vient d’adopter au mois d’août une loi disposant que l’esclavage constitue un crime contre l’humanité.
En n’annulant pas cette condamnation, les autorités mauritaniennes ont fait preuve d’un mépris total pour la justice et pour les centaines de milliers de voix dans le monde qui demandent l’abolition de l’esclavage. »