Le 20 janvier 2024, après une longue maladie, Mahmoudi Ould Youssouf, fils de Ely Ould Youssouf et Marieme Mint El Maäloum Ould El Nouweïguih, s’est éteint à Bir Es Salam Ehel Youssouf, dans le département de Tékane en Mauritanie.
Marieme Mint Nouweïguih est la sœur aînée de ma mère, Aminetou Mint Nouweïguih. Toutes les deux ne sont plus de ce monde. Puissent leurs âmes reposer en paix.
À l’époque, ma famille traversait une période singulière. Mon père, Saadane OULD CIRE, avait dirigé mon frère Oumar vers le commerce, tandis qu’il m’inscrivait à l’école de Tékane en 1958. Avec l’absence de gardiens pour nos moutons et chèvres, ma mère optait pour résider à Reïwa plutôt qu’à Dakhla, séparés par les marigots de Mbime (pour Oulad Aïd) et Diawane (pour les Tékanois).
Résider à Reïwa présentait l’avantage pour ma famille d’avoir des gardiens pour notre cheptel. Reïwa se situait au nord du marigot, tandis que Dakhla et Tékane au sud, où j’étais scolarisé. Les cours débutaient à 8h et se terminaient à 18h avec une pause de 12h à 15h.
Je pouvais soit rejoindre ma famille au nord, impliquant une traversée du marigot en pirogue et une longue marche pour rentrer chez moi, soit opter pour l’un des deux campements les plus proches : celui d’Ehel Id Ould El Maäloum Ould Nouweïguih, le grand frère de ma sœur, ou celui d’Ehel Youssouf, où résidait Marieme Mint Nouweïguih. J’alternais entre ces deux campements, mais lors de mes visites chez Ehel Youssouf, ma résidence était toujours chez Mahmoudi et Lahbouss Mint El Id. Pourquoi ce choix ? Bien que j’aurais pu séjourner chez l’un des frères de Mahmoudi avec qui j’avais les mêmes liens de parenté, ma préférence pour Mahmoudi reposait sur deux facteurs : il est lui-même mon parent par sa mère ainsi que son épouse Lahbouss, par son père. Je connaissais cette dernière depuis longtemps, nos familles furent voisines dans le même campement.
À l’âge de 10 ans (1960), 12 ans (1962), 14 ans (1964), les appréhensions concernant l’accueil et les conditions de cohabitation étaient présentes. Chez Mahmoudi et Lahbouss, j’ai toujours été chaleureusement accueilli. Aucun comportement de l’un ou de l’autre ne m’a laissé le moindre doute dans mon esprit.
À cette époque, posséder une lampe à pétrole, son réservoir plein et une mèche étaient essentielles pour obtenir la lumière afin d’étudier. Dès que Mahmoudi a saisi cette nécessité, j’ai bénéficié de sa générosité. Après la prière du matin, je prenais mes cahiers pour me rendre à l’école. L’un d’eux insistait toujours pour que je prenne le petit-déjeuner avant de partir, et ce, même si j’avais l’intention de le faire chez Mamade Seydou, ma logeuse à Tékane. Mahmoudi était celui qui s’occupait de préparer ce repas matinal.
Se rendre à l’école de bonne heure présentait un double avantage : réviser mes leçons en chemin et arriver à l’école à l’heure, les retards étant sanctionnés. C’était particulièrement important car il m’arrivait de faire partie du groupe chargé du nettoyage de la classe.
Ce récit humble est dédié à rendre hommage à la mémoire de Mahmoudi et Lahbouss.
En ces moments de deuil, ma famille et moi exprimons nos condoléances les plus sincères aux familles d’Ehel Youssouf et d’Ehel Nouweïguih.
Qu’ils reposent en paix.
Inna lillah wa inna ilayhi raaji’uun
إِنَّا لِلَّٰهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ
Mohamed Yahya OULD CIRE et sa famille.