La réunion cette semaine à Nouakchott du premier ministre Ould Bilal avec les nouveaux ministres au lendemain du léger remaniement est considérée par les observateurs comme un aveu d’échec après 3 changements successifs qui laissent apparaître une vieille méthode de discours qui incite rigueur, transparence, équité et justice selon ses propres termes.

En réunissant seulement les nouveaux ministres, Ould Bilal coupe la poire en deux et risque d’être mal entendu et peu écouté par des ministres qui sont encore plus proches du chef de l’exécutif et qui ne veulent pas de leçons à recevoir compte tenu de leurs expériences gouvernementales comme Ould Waghf ministre de l’Agriculture, et Ould Chrough ministre de l’Équipement et des transports et porte-parole du gouvernement.

En rappelant les impératifs de rigueur de transparence d’équité et de justice le premier d’entre eux et chef du gouvernement est dans son rôle mais qui interroge les observateurs sur trois gouvernements successifs avec toujours le même premier ministre qui semble être le bon choix du président Ould Ghazouani.

La traduction de cette confiance est certainement à chercher au niveau de l’incompétence de certains ministres qui révèle les graves dysfonctionnements dans l’administration au point de retarder la réalisation du programme prioritaire présidentiel. Et ensuite le chef de l’Etat tient comme la prunelle de ses yeux au dosage politique avec l’ouverture à l’élite Harratine et sa politique de discrimination positive.

C’est le choix des exécutants qui est pointé du doigt au regard de la continuité des détournements des deniers publics plus de 13 milliards d’ouguiyas en 6 mois. Rien ne sert de changer de ministres si Ould Ghazouani ne s’attaque pas à la racine du mal, tribalisme, régionalisme, racisme et clientélisme.

Cherif Kane

Kassataya