Les gardes-côtes mauritaniennes ont arraisonné deux pirogues sénégalaises, ce vendredi 28 août 2020, pour pêche illégale dans les eaux territoriales mauritaniennes et usage du monofilament. Il a fallu de longues heures de tractations pour que les pêcheurs sénégalais en nombre descendent sur le quai .Pour éviter des échauffourées, des éléments de la compagnie de police ont eu recours aux grenades lacrymogènes pour repousser les pêcheurs mauritaniens qui, de loin, ont assisté à ce spectacle ahurissant.La tension était palpable depuis la
veille. Une pirogue sénégalaise avait refusé de se plier aux injonctions des gardes-côtes avant de rejoindre les eaux sénégalaises. Le bon sens a prévalu évitant des dérapages malheureux.
Pour rappel, les pêcheurs artisanaux ont lancé jeudi (27 août), en collaboration avec les gardes-côtes et le soutien des usiniers, une vaste campagne contre l’usage du fil de pêche monofilament dans la capture des espèces halieutiques et dont la prohibition s’est toujours limitée à de simples amendes contre ceux qui l’utilisent. Cette campagne suscite l’adhésion des usiniers conscients désormais après bien de réticences de l’usage dangereux du monofilament ayant entraîné la rareté du poisson et ont décidé de soutenir la
campagne. ’’Nous nous réjouissons du fort soutien des autorités, des usiniers et des pêcheurs qui étaient fortement mobilisés à cette campagne. Nous restons plus que jamais mobilisés. D’autant que le monofilament a fini par détruire nos écosystèmes. De Ndiago à Nouadhibou, même dans les zones protégées, certains pêcheurs malheureusement ont recours au monofilament, déplore Yaali N’Diaye, président de la Coopérative ‘’Le Mol’’.
Yaali N’Diaye préconise l’interdiction de l’importation totale du monofilament. Les autorités doivent agir fortement. Nous n’avons pas de problèmes avec nos frères pêcheurs sénégalais. Nous devons tout simplement œuvrer pour le bien de tous. Il faut appliquer la loi, dans toute sa rigueur et mettre fin à ce scandale qui la bafoue. En commençant par saisir les stocks ainsi outrageusement exposés. A défaut de mettre un terme rapide à l’importation, les pouvoirs publics peuvent, en peu de temps, rendre la vente très difficile et augmenter
fortement les amendes.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous entendons poursuivre nos actions de plus belle, car nous sentons leur effet, de plus en plus bénéfique, pour la pêche en général et les pêcheurs en particulier», conclut Yaali N’Diaye. Afin de mieux préserver les ressources halieutiques du pays, l’union des coopératives le « Mool » mène depuis 2010, des opérations de sensibilisation auprès des pêcheurs locaux, sur les méfaits du monofilament. Ce qui a permis depuis lors, la destruction de plus d’un millier de monofilaments. Avec l’arraisonnement, de plus en plus fréquent, de pirogues ainsi équipées et la destruction de nombreux monofilaments, via de spectaculaires incinérations, on avait enregistré une nette amélioration des prises, en quantité et en qualité, et une régénération des espèces. Toutefois, un relâchement est noté ces dernières années.
Source: Le Calame